Tous les moyens sont bons pour nous faire lire les classiques et celui-ci en est un excellent : la bande dessinée. Claire Bouilhac et Catel Muller se sont attaquées à l’un des joyaux du genre, « La Princesse de Clèves » de Madame de la Fayette, le plus grand roman d’amour de tous les temps pour l’écrivain et critique littéraire Antoine Compagnon.
Les deux comparses se sont partagé le travail ainsi : à Catel le prologue et l’épilogue dans lesquels elle raconte les dessous du livre, à Claire le résumé de l’histoire de cette princesse peu banale, qui poussa la morale à son paroxysme et préféra mourir que tromper.
C’est une histoire que l’on a peine à concevoir aujourd’hui : une très jeune femme, Mademoiselle de Chartres, épouse le prince de Clèves alors qu’elle a seize ans et ne connaît bien sûr rien de la vie. Lui, sensiblement plus âgé, est fou d’elle et se désespère de la tiédeur des sentiments de son épouse. Mais ce calme apparent cache une personnalité passionnée, et lorsque la jeune mariée rencontre le duc de Nemours, séducteur en série, elle en tombe folle amoureuse. Histoire banale ? Certes. Ce qui l’est moins, ce sont tous les moyens que la jeune femme mettra en œuvre pour résister, afin de rester fidèle à son mari, même au-delà de la mort.
Evidemment, il peut paraître réducteur voire iconoclaste de présenter ce livre-phare de la littérature française en cases et en bulles. Mais il peut aussi donner envie d’aller voir à quoi ressemble le roman. Et voilà que la BD vient au secours de la littérature.