l a c r i t i q u e i n v i t é e Marie-Laure Delorme (Le Journal du dimanche) a choisi « Daniel Lang est un célèbre reporter du « New Yorker », une légende. Il raconte un braquage qui s’est produit en Suède, en 1973, et qui a donné son nom au syndrome de Stockholm. L’histoire se déroule pendant l’été. Un cambrioleur qui s’est évadé de prison, attaque une banque et prend en otage trois femmes et un homme, des employés. Il obtient de la police qu’on fasse sortir de prison son ancien camarade. Les deux braqueurs et les trois otages se réfugient dans la salle des coffres, au rez-de-chaussée, pendant que la police occupe le 1er étage. Le siège va durer près d’une semaine. Ce que raconte de manière extraordinaire Daniel Lang, ce sont les liens tissés entre les otages et les camabrioleurs. Les premiers s’attachent de plus en plus aux seconds et deviennent hostiles envers les policiers. Le siège dure six jours, au bout desquels les otages sont libérés et les braqueurs arrêtés. Daniel Lang a mené l’enquête l’année suivante, en 1974, et ce texte qui paraît aujourd’hui en français est la traduction du reportage publié à l’époque dans le magazine. L’auteur a rencontré des psys, les otages, les braqueurs, les policiers. Cette histoire a fasciné la Suède, on ne parlait plus que de ça. Ce livre est un modèle de journalisme, chaque mot est choisi avec finesse et le récit est à la fois tragique et drôle. A la fin, on constate que les victimes peuvent parfois s’identifier à leurs bourreaux, mais que l’inverse est également vrai. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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