Centre des Pierres Bleues, Bretagne : c’est là que les deux classes de primaire d’Igor et Souky passent une semaine. D’emblée l’on sent que cette classe de mer en faisait rêver plus d’un : à la sortie du car, tous s’élancent vers la plage. Tous ? Hormis Zafo. Igor, le narrateur, évoque d’ailleurs ce petit garçon rêveur avec des mots acerbes – « il fait toujours une tête de bulot » -, critiquant sa solitude et son étrangeté. Forcés de partager sa chambre avec lui, Igor et ses amis se moquent de son comportement : au lieu de rire ou de déballer ses affaires, il reste sur son lit, à regarder dehors.
Le premier jour, Marc, le maître d’école, emmène les enfants sur la côte ; il leur parle de la dune et de ses évolutions. Mais sur la grève, les détritus sont nombreux : des sacs plastiques, surtout, jonchent le cadre naturel ; Igor et Souky ne peuvent y être indifférents. Et au fil de la semaine, alors que les apprentissages sur la mer et ses secrets se multiplient – les marées, le cycle de l’eau, détaillés dans l’album comme autant de leçons pour le lecteur -, un événement majeur vient interrompre l’atmosphère paisible du voyage scolaire : un cachalot s’est échoué sur le sable. Une mauvaise nouvelle qui « assomme » les enfants, puisque le mammifère serait mort à force d’avoir avalé des kilos de plastique. Ce soir là, Igor écoute enfin Zafo se confier et le petit garçon rêve du ventre du cachalot empli des restes de l’activité humaine. Le lendemain, les enfants sont prêts à ramasser les déchets, devançant leur maître qui souhaitait changer d’activité. Ils n’en finissent plus de ramasser, et croisent la route de Tara, la célèbre goélette qui parcourt les mers du monde entier pour observer les effets de la pollution humaine…
« Igor et Souky en classe de mer » est le neuvième album de la série : l’enfant prendra plaisir à retrouver ses compagnons de lecture, et à découvrir avec eux, l’environnement marin. Il prendra conscience d’abord de l’impact des comportements humains sur la plage et la dune, mais aussi sur les animaux, puis de l’importance de leur préservation. L’alternance entre des vignettes de bande-dessinée et des illustrations pleine-page facilitent la lecture et complètent les textes de manière ludique, grâce aux bulles et diverses onomatopées. Enfin, puisqu’Igor prend en charge le récit, l’enfant passera lui aussi de l’euphorie au dépit, tout en restant optimiste et déterminé à s’engager à sa manière : c’est ce que proposent les pages documentaires à la fin de l’album.