Cet instant-là
Douglas Kennedy

Traduit de l'anglais
par Bernard Cohen
POCKET
janvier 2013
250 p.  8,70 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Ich bin ein Berliner!

Quand Elizabeth Taylor aimait, elle épousait. C’est un peu la même chose pour Douglas Kennedy, mais côté immobilier! Lorsqu’il se sent bien dans une ville, il achète un appartement. Il y eu Londres, Paris, et maintenant Berlin, où il possède un joli pied à terre dans l’ancienne partie Est. C’est là qu’il s’est en partie installé pour écrire « Cet instant-là ».

Il y a deux veines Kennedy. Le polar, genre « L’homme qui voulait vivre sa vie », ou le récit plus romantique comme « La poursuite du bonheur », « Quitter le monde», et le livre qui paraît aujourd’hui, « Cet instant-là ».  On peut aimer l’une, l’autre, ou les deux, ce qui est mon cas. Car quel que soit le genre, on trouve finalement toujours les mêmes pistes, les mêmes explorations: explorer l’âme humaine, imaginer de quoi les gens sont capables (et ce n’est pas toujours du meilleur), mais surtout, et c’est ce qui le fascine le plus, déterminer l’instant qui fera basculer le destin, la mauvaise décision qui gâchera le reste de votre vie, la rencontre que vous n’auriez jamais dû faire… « Cet instant-là » se situe en pleine guerre froide, il imagine une histoire d’amour entre un Américain, venu à Berlin en reportage, et une jeune femme qui a fui l’Est, où elle a vécu l’horreur. L’écrivain nous plonge dans cette atmosphère oppressante de la guerre froide, où la grande Histoire court-circuite la petite. Et, comme toujours chez ce cher Douglas dont l’optimisme n’est peut-être pas la meilleure vertu, la poursuite du bonheur s’avère une tâche aussi compliquée qu’hasardeuse.

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