Rabah est né dans une oasis du Sahara. Là-bas, à cette époque, les hommes vivent au rythme des saisons, le temps coule littéralement, rien n’est rapide, tout n’est que douceur, sérénité. Les familles vivent ensemble, mangent en cercle autour d’un plat commun, et lorsqu’il fait trop chaud, dorment sur la terrasse à la belle étoile. En communion avec la nature. La pluie est un miracle pour les terres sèches, le vent qui souffle par bourrasques n’effraie pas le petit garçon qui se dit « avoir rendez-vous avec lui ». À l’école, on lui apprend la non violence et on règle les conflits par la bienveillance et le pardon. C’est lorsque sa mère meurt que le petit Rabah sait que sa vie est bouleversée… Mais ce qui trouble son existence, celle de son père et des hommes du village, c’est l’arrivée des Roumis, ces étrangers à la peau blanche qui creusent et exploitent le charbon, dans des mines qui ne cessent de se multiplier. Un matin, le père du petit garçon vient le chercher et le confie à de nouveaux parents français… Rabah devient Pierre. Il découvre Paris, les villes industrialisées et leur consommation frénétique.
D’employé de banque, il passe ouvrier. Puis rencontre Michèle, celle qu’il épouse et avec qui il fonde une famille. Tous deux renouent avec la terre, en Ardèche, dans un village qui lui rappelle ses origines. Ils ne possèdent rien. Michèle devient enseignante, Pierre, à la fois menuisier, maçon, sculpteur, jardinier… Un bonheur simple, à portée de main.
C’est la première fois que Pierre Rabhi s’adresse aux enfants : il lui semblait nécessaire de leur enseigner ses valeurs, non sous forme d’un pamphlet accusateur, mais d’une biographie, comme une expérience singulière romancée. Durant toute sa vie – et il continue, il n’aura de cesse de voyager, de transmettre son expérience écologique. Enseigner aux enfants le mystère de l’existence, la valeur et la beauté du monde afin, de, peut-être, « les éloigner des écrans » qui paralysent, rendent passifs, virtualisent le quotidien. Les illustrations de Marc N’Guessan aident le jeune lecteur à mieux rendre compte de la vie et du combat de celui qui éveille les consciences. Et les thèmes abordés, l’approche écologique, s’inscrivent parfaitement dans une démarche pédagogique de cours de français, en classe de cinquième par exemple.