l a c r i t i q u e i n v i t é e Marianne Payot (L’Express) a choisi « Miss Islande » de Audur Olafsdottir, traduit de l’islandais par Eric Boury Editions Zulma « C’est un roman intéressant car il déboulonne quelques clichés, comme celui d’une Islande de carte postale, qui peut être aussi ce « maudit bout de terre oublié de Dieu. » Il y a de la sérénité et de la détermination dans ce livre. La détermination d’une jeune génération éprise de liberté et voulant résister à l’ordre établi. L’héroïne se prénomme comme le volcan, Hekla. Nous sommes en 1963, elle a vingt-et-un ans et se trouve dans l’autocar qui la conduit de sa province natale à Reykjavik. Durant le trajet, elle est plongée dans Joyce avec un dictionnaire islandais-anglais, lorsqu’un homme l’aborde et l’encourage à postuler à l’élection de Miss Islande… Mais cette jeune femme, très belle certes, se verrait plutôt poète. A l’époque, la poésie est exclusivement réservée aux hommes et, pour vivre, Hekla, travaille dans une brasserie. Elle écrit en cachette de son petit ami, bibliothécaire et poète lui aussi, car elle a plus de talent que lui. Elle a aussi un copain homosexuel, Jon John, en butte à toutes les vexations possibles. A l’époque, ils étaient exclus de la société, étaient traités de violeurs d’enfants. Il ne rêve que de partir, traverser l’océan et veut entraîner Hekla avec lui. Ces personnages forts dans un monde hostile, vont au bout de leur passion et de leur vérité. C’est un très beau texte, avec des descriptions de paysage féériques. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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