Le 22e tome des aventures de Blake et Mortimer est arrivé. Le choix des auteurs est séduisant: ils ont pris le parti d’imaginer une suite de « La Marque Jaune », sûrement le plus célèbre album de la série.
Londres, le jour du Trooping the Colour, l’anniversaire de la jeune reine: dans un entrepôt de Southwark, quatre personnages de la bonne société londonienne trinquent à la mémoire du professeur Jonathan Septimus savant fou, anéanti à la fin de la Marque Jaune par sa propre découverte. Ils veulent ressusciter et continuer ses recherches terrifiantes sur le contrôle du cerveau humain. Ils décident de reprendre comme cobaye le colonel Olrik. Pendant ce temps, le professeur Mortimer travaille sur les expériences de Septimus pour essayer de percer le mystère de l’onde Mega .
De son côté, le capitaine Blake enquête sur des évènements étranges qui se succèdent autour de la gare de King’s Cross. Des forcenés sèment la panique et leurs propos rappellent les victimes de… Septimus! !
Ce qui est bon signe lorsque l’on se plonge dans la lecture d’un nouveau Blake et Mortimer, c’est d’atteindre la dernière page en se disant qu’une relecture est nécessaire, sinon indispensable. Après tout, Mortimer est professeur en physique nucléaire ! Le scénario de Jean Dufaux est riche, complexe, fantastique, surréaliste, surprenant, angoissant et haletant ! Il se situe bien dans la continuité de l’album « la Marque Jaune » qu’il faut avoir lu pour bien comprendre ce qu’est l’onde mega et le télécéphaloscope.
E.P.Jacobs n’est pastrahi ni par l’intrigue, même si Olrik a un peu changé, ni par le dessin d’Antoine Aubin qui est parfait. La fameuse ligne claire est magnifiquement respectée avec ce côté un peu suranné qui rappelle que l’histoire se déroule dans le Londres des années 50. Quelques vignettes étonnantes: la horde des Septimus dans l’esprit enfiévré d’Olrik et la couverture, bien que Blake et Mortimer n’y figure pas, est très réussie.
Alors, comme toujours, les fidèles de 1947 seront ravis, mais les plus jeunes qui découvrent la série, devront s’accrocher un peu. Ils ne le regretteront pas.