o n l a v u « Game of Thrones » n’est plus. HBO tente un virage à 180 degrés, en fin de semaine, pour adoucir le deuil des fans de son hit planétaire. La chaîne du câble américaine lance le 19 janvier le « Game of Thrones des comédies ». Dit comme cela, cela ressemble à une blague. Cela tombe bien, c’est exactement l’idée qu’avait en tête l’un des créateurs de « Veep » l’un des beaux succès de HBO. Cette fois, Armando Iannucci semble abandonner la politique, pourtant son terrain de jeu favori. Le créateur britannique dit avoir fait le tour de la question. « Après 10 ans de « Veep » et « The Thick of it », je savais que je ne voulais pas recommencer une nouvelle série politique, a-t-il déclaré à l’occasion de la présentation à la critique américaine. Il y a un vent d’incertitude dans le monde et un sentiment de fatalité et personne ne fait rien contre ça. La folie des foules et le populisme… je voulais exploiter ces sujets. Mais j’adore aussi la science-fiction et je me suis dit : pourquoi ne pas faire cela dans l’espace ? » Une question qui a donné naissance à « Avenue 5 ». Du nom d’un vaisseau spatial qui propose l’équivalent d’une croisière Costa mais autour de Saturne. Le monde imaginé par Iannucci ressemble au nôtre à s’y méprendre. « La série ne se déroule qu’une trentaine d’années dans le futur. C’est un choix délibéré. Quand on repense aux années 1980, elles n’étaient pas si différentes d’aujourd’hui, souligne-t-il. Les immeubles sont les mêmes. Les voitures en gros aussi. La seule grande innovation a été le WiFi et le fait que nous sommes rivés à l’écran de nos téléphones. C’est pour cette raison que je n’ai voulu ni gadgets, ni véhicules volants. » Dans « Avenue 5 », on est très loin de « Star Trek » et très près de « La Croisière s’amuse ». Enfin, une version dopée au burlesque et emmenée par une star de la télé, le comédien Hugh Laurie, l’ex « Docteur House ». Tout va bien pour lui, son équipage et leurs gentils passagers jusqu’à ce que des défaillances techniques mettent leurs vacances et leur vie en danger. « Dans mes séries précédentes, je mettais en scène des personnages qui essayaient de survivre à leur journée. Dans celle-ci, je regarde des gens qui tentent de tenir au moins trois jours, voire jusqu’à la fin de leur vie ». Tout le talent du créateur est là. Dans cette faculté de regarder et de capter toutes les petites choses qui nous constituent. Paradoxalement, en s’emparant du futur, il signe peut-être ici sa série la plus ancrée dans l’air du temps. « Avenue 5 » OCS. 8 épisodes. Marianne Levy |
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