Marc Lambron publie le récit-hommage, qu’il écrivit en 1995 à la suite du décès de son frère Philippe, mort du SIDA. Ce texte vient comme un superbe contrepoint à la bassesse d’une « Frigide Barjot » s’exprimant récemment sur ses amours impossibles avec le disparu. Quand l’une utilise de vieux souvenirs pour guérir sa névrose d’amour et servir sa cause médiatique, l’autre lui répond avec le talent d’un écrivain bouleversé par la disparition de ce frère parti à l’âge de 34 ans. La force du texte de Marc Lambron est universelle. Comment témoigner de sa propre défaillance face à une mort inacceptable ? A l’annonce de la maladie, Marc et sa femme, très proche de Philippe, ont réagi chacun à leur manière. En revenant tout en pudeur sur le parcours du jeune homme, l’écrivain fait aussi le récit du lien fraternel et de sa force. Il s’interroge sur son rôle d’aîné et sa propre destinée en parallèle à celle de Philippe, son cadet de quatre ans. Si dissemblables et pourtant si proches. Toujours bienveillant, jamais « voyeur», ce récit intime et pudique laisse le lecteur à la fois ému, nostalgique et admiratif.