o n  l  a  v u
 Larry et son nombril 
« Le nombril de Larry, c’est nous »

Il y a fantasme et fantasme. Les grands qui tiennent de la mythologie. Qui n’a pas rêvé de devenir Superman ? Et les petits. Ceux qui relèvent du quotidien. Souvent nourris par les micro frustrations de la vie citadine. Ceux-là précisément sont le sujet de « Larry et son nombril » dont la dixième saison est actuellement en diffusion sur OCS.

Larry, même si vous ne le connaissez pas, vous le connaissez. C’est une sorte d’extension de Woody Allen à l’époque où il mettait en scène ses névroses. Une figure de clown pathétique. Mais dans une version ultra corsée à l’antipathie. Voilà qui est Larry.

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Créée par Larry David, l’une des légendes de la télévision américaine vénérée des fans pour avoir donné naissance à « Seinfeld », la série travaille avec férocité nos penchants les moins glorieux. Astucieusement, l’auteur se place à une distance assez confortable pour ne pas nous embarrasser. Autrement dit, ce n’est pas nous qui glissons sur la peau de banane mais notre voisin. On peut glousser tranquille. Très astucieusement, l’auteur nous met à l’aise en racontant le quotidien d’un faux lui à Hollywood. Le décor est sexy. Qui n’a pas rêvé de passer les grilles en fer forgé des belles demeures des happy few ?  Tout le monde. Même Superman.

Derrière ces grilles, vivent donc les gens qui font le show-business. Et, ce qui est extrêmement satisfaisant, c’est qu’ils nous ressemblent beaucoup. Surtout quand ils sont confrontés aux défis ordinaires de la vie. Et depuis dix saisons, Larry a été confronté à tout. Du pantalon farceur qui dessine une érection factice qu’il doit assumer en public aux voisins qu’il faut « draguer » pour obtenir d’eux l’autorisation d’enterrer un câble dans le jardin. Toujours fine dans son observation du monde, la série pousse, de temps en temps, le curseur de l’humour très loin pour mieux nous confronter à nos préjugés. Dans l’épisode « Denise l’handicapée », Larry décide de sortir avec une handicapée pour se défaire d’un sentiment de culpabilité. Rapidement sa motivation évolue. Il découvre avec jubilation tous les avantages que la société offre aux personnes en fauteuil roulant et décide d’en profiter… Tout sauf politiquement correcte « Larry et son nombril » est délicieuse parce que la fois transgressive et terriblement juste. Et quand la justesse croise nos fantasmes, nous on sourit. Béatement.
Marianne Levy
Larry et son nombril. Dix saisons. OCS

 
 
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