La collection de poche Points fête son demi-siècle et à cette occasion publie quelques incontournables dans une édition collectors, enrichie de préfaces inédites. Parmi ces titres, on choisira la première aventure du policier Kurt Wallander, « Meurtriers sans visage », car avant le grande mode des polars venus du froid, Henning Mankell avait déjà posé toutes les bases sur lesquels ses successeurs feraient leurs gammes : un personnage solitaire (sa femme vient de le quitter et sa fille ne veut plus le voir), des meurtres puisant leur source dans le terreau socio-politique du pays, une enquête qui part dans tous les sens avant de retrouver son nord. Jusqu’alors, Mankell avait écrit des pièces de théâtre, des ouvrages pour enfants. A son retour d’une année passée en Afrique, il constate que la Suède a changé, qu’elle se fait moins accueillante vis-à-vis des étrangers. Il a envie de s’exprimer sur ce thème, invente Kurt Wallander le 20 mai 1989 précisément, se met au travail et sort son premier roman deux ans plus tard. A l’époque, on n’a pas de téléphone portable, pas d’internet, et ça change drôlement le déroulé des enquêtes. Kurt Wallander va être le héros, ou plutôt le antihéros de plus d’une dizaine d’histoires (très bien adaptées à la télévision à la fois par les Suédois et les Anglais) jusqu’à ce que sa maladie d’Alzheimer gagne du terrain dans « L’homme inquiet ». Clap de fin.