C’est l’automne ; les nuages bas et gris sont remplis d’eau, le vent agite les arbres faisant valser les feuilles au-dessus d’Enid, la plus jeune des soeurs Verdelaine. En petite dernière de la fratrie, on pourrait croire qu’ il est difficile pour elle de s’imposer mais elle a tout à fait sa place parmi ses quatre soeurs : la discrète et rêveuse Hortense, la coquette et bavarde Bettina, la sérieuse et ordonnée Geneviève et l’adulte responsable de la famille Charlie, aidée dans cette tâche par Basile son compagnon. Cette dernière a pris en charge tout ce petit monde – fonction qu’elle partage avec Tante Lucrèce – , depuis la mort brutale de leurs parents dans un accident de voiture deux ans auparavant.
Les soeurs habitent dans une grande bâtisse la Vill’Hervé, pleine de charme, de grincements en tout genre et de courants d’air, à la chaudière capricieuse, à l’escalier tordu et aux portes qui claquent, située à flanc de falaise, dominant la mer, souvent déchaînée. Quant aux parents disparus, Fred et Lucie, leur présence fantomatique est d’un grand soutien pour les filles, devant lesquelles ils apparaissent de temps à autre.
Enid est une petite fille bien dans sa peau, gourmande de gâteaux, joueuse, aimant les animaux – ses deux chats Ingrid et Roberto, son écureuil Blitz et sa chauve-souris Swift – courageuse et aventurière.
Une violente tempête éclate une nuit à la Vill’Hervé. Enid est terrifiée, non par peur des grondements mais parce qu’elle pense à Blitz et Swift qui sont restés dehors par ce vilain temps… Ses craintes se justifient le lendemain ; la chauve-souris est introuvable. De plus, le vieux sycomore devant la demeure a été déraciné et est désormais « planté » dans le puit !
Depuis cette tempête, le hurlement d’un fantôme retentit chaque nuit… Mais d’où peut venir ce cri affreux ? Et qui est vraiment Colombe, cette jeune fille au nom d’oiseau qui va passer quelques jours à la maison ? Enid s’interroge.
On passe vraiment un très bon moment de lecture en compagnie de ces cinq soeurs : les personnages sont extrêment attachants, le récit est mené tambour battant, les dialogues sont savoureux, les illustrations sont belles et drôles. Il y a de l’ aventure, de l’humour, des tracasseries enfantines et adolescentes, de la débrouille, des taquineries, de la complicité, de l’amour, de la tristesse aussi. J’ai adoré ! À suivre, le tome 2.
Retrouver Nadaël sur son blog