« A nos ainés, aux soignants des Ehpad, à ceux qui avec cœur oeuvrent dans l’ombre »
Lorsque Valérie Clo a choisi ces quelques mots en exergue de ce livre, elle était bien loin de se douter de la puissance, de l’émotion, de la vérité qu’ils représenteraient lorsqu’un virus décimerait des milliers de personnes aux quatre coins de la planète.
Le lourd tribut payé par nos ainés aux cœurs de ces maisons qui les accueillent a obligé les soignants à se confiner avec eux, en espérant ainsi préserver la santé et la vie des plus fragiles, aux dépens de leurs vie familiales.
Pour en revenir à ce texte plein de tendresse, Valérie Clo nous présente Mathilde, une vieille dame malicieuse et attachante.
Elle s’est retrouvée là parce que sa fille était persuadée qu’elle ne pouvait plus vivre seule.
Dans un carnet offert par une soignante, la vieille dame décrit son quotidien dans une institution où elle ne sent pas à sa place. Elle égratigne et se moque de quelques pensionnaires dont l’esprit bat la breloque.
Elle nous livre aussi des souvenirs, sa vie, son enfance cachée pendant la guerre avec sa sœur qu’elle aimait tant.
« Une vie et des poussières » m’a bouleversée. J’ai pleuré sur la fin de vie, j’ai pleuré sur la solitude, j’ai pleuré sur la peur de tous nos aînés confinés dans une chambre anonyme, j’ai pleuré sur le désarroi des familles qui doivent rester loin pour protéger, pour préserver ce qu’il reste de ces vies tellement précieuses.
Dans un autre contexte, ce livre m’aurait amusé, fait sourire avec tendresse car il n’est pas larmoyant. Valérie Clo a une écriture très fluide et agréable et la lire aurait dû être un grand plaisir.