La première personne à laquelle on s’attache dans ce roman, c’est Marcus. Il a onze ans, n’a jamais su qui était son père, mais sa mère lui a promis qu’elle le lui révélerait le jour de ses douze ans. Une plaque de verglas mortelle alors qu’elle était allée chercher une pizza que tous deux dégusteraient devant leur film préféré où Alec Guiness (qui lui aussi ignorait qui était son père) et sa bande de voleurs jouent des musiciens en décidera autrement et changera la vie de Marcus. La deuxième personne, c’est Charlotte, la grand-tante solitaire chez laquelle Marcus atterrit. Celle-ci vit de sa peinture sur une petite île de Caroline du Sud. Même si elle est devenue une sorte de célébrité locale, elle habite seule depuis des années et noie son désespoir dans le vin rouge. Comme il l’avait fait avec sa mère, sur laquelle il ne voulait pas peser, il va se rendre le plus discret possible auprès de la vieille dame, pour qu’elle ne l’expédie pas dans un foyer.
Ce jeune garçon va provoquer des ondes de bonté et de sympathie autour de lui, comme Lachicott, qui s’occupe de lui, ou l’agent immobilier qui lui facilite l’accès à la Villa Chagrin. Car dans sa solitude, Marcus s’est fait un ami : le fantôme de l’adolescent disparu lors d’un ouragan il y a quelques décennies. Obsédé par cette maison en ruine et ses habitants tous morts lors de la tempête, Marcus mène l’enquête pour tenter de mieux connaître ce garçon et peut-être ainsi favoriser ses apparitions.
C’est un roman d’une infinie tendresse, et si tous les personnages ont un bagage bien chargé et sont à fleur de peau, ils en deviennent d’autant plus humains. Le roman est baigné par l’aura de Marcus et nous réserve bien des surprises, de bonnes surprises, jusqu’à la fin. On vous envie de ne l’avoir pas encore lu.