Voici un nouveau venu sur la planète polar, un écrivain doué qui jongle habilement avec les codes du genre. L’histoire se passe dans un « summercamp », source inépuisable d’inspiration outre-atlantique pour les auteurs de romans noirs ou pas. C’est le genre d’endroit où les enfants, sortis de leur cocon familial, sont censés s’amuser, mais aussi être un peu bousculés : on quitte un bambin, on retrouve un pré-ado. Le problème, c’est la mesure : est-ce bien raisonnable de laisser un gosse sur un ponton, au milieu d’un lac alors qu’il ne sait pas nager, et lui ordonner de se débrouiller pour rejoindre la rive ? Et puis de partir sans se retourner, et l’oublier jusqu’à ce que les responsables du camp se rendent compte de son absence ? Lorsque le moniteur de natation, Alex Mason, réalise l’énormité de ce qu’il a fait, il revient en courant sur le rivage. Mais le ponton est vide, Joey a disparu, on ne le retrouvera jamais. Deux décennies plus tard, alors qu’Alex est devenu un roi de l’immobilier avec toute la panoplie qui l’accompagne (jolie femme, jolis enfants, jolie maison et jolie voiture), il se fait rattraper par le passé. D’étranges et d’effrayants événements se produisent dans son quotidien et le rendent fou. Une vengeance surgie de ce sombre été ? Sa vie commence à déraper et on ne vous en racontera pas plus. Tout cela se déroule dans les premières pages, le reste est à l’avenant. On se dit que cela ferait aussi un excellent scénario et que quoi qu’il en soit, on n’a pas fini d’entendre parler de J.P. Smith.