critique de "Les faucheurs sont les anges", dernier livre de Alden Bell - onlalu
   
 
 
 
 

Les faucheurs sont les anges
Alden Bell

Folio
folio scie fict
août 2013
320 p.
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
nuit blanche

« La haine lui est supportable, et elle sait faire face à l’antipathie. Mais l’affection est au-dessus de ses forces. »

Un jour, et sans que l’on sache pourquoi, les morts sont revenus. Putréfiés, déficients, ralentis, mais affamés. Depuis, chaque personne qu’ils mordent est contaminée et chaque individu qui meurt revient. Une seule façon d’empêcher ça, la destruction du cerveau (à la machette, par balle, par insertion d’un objet pointu par un orifice, peu importe). Du plus loin que remontent ses souvenirs, Temple n’a jamais connu un autre monde, même si parfois au hasard des rencontres on lui raconte comment c’était, avant. Elle n’a que quinze ans, pour sa part (mais a tout d’une vieille âme). A été élevée dans un orphelinat quelques temps avant très vite de devoir se débrouiller toute seule, sans savoir ni lire ni faire confiance à quiconque, encore moins à elle-même. C’est son errance à travers des Etats qui n’ont plus rien d’Unis qu’on nous raconte ici, l’histoire d’une gamine montée en graine pleine de paradoxes et la survie chevillée au corps. Rien d’extravagant (quoique les mutants du marais soient coton à visualiser) mais de l’efficace : une sorte de western un peu désespéré, véhiculant un étrange sens de l’honneur (auquel on ne résiste pas). Outre les réussies péripéties d’une intrigue (classique), ce sont les doutes lancinants, la détresse et la formidable envie de vivre de notre héroïne qui nous rivent aux pages. Encore un roman lu d’une seule traite, sans souffler.

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