Les éditions Jacqueline Chambon ont décidément un talent fou pour dénicher des pépites. « L’argent des autres » de Justin Cartwright, fait partie de ces ouvrages qui vous font tout oublier et tourner les pages avec gourmandise. Dans ce roman à la construction classique, l’auteur décrit alternativement les bouleversements qui vont s’opérer dans la vie de plusieurs proches de Sir Harry Trevelyan-Tubal, le doyen respecté d’une prestigieuse banque familiale de la City londonienne. Victime d’un AVC, celui-ci finit ses jours entouré de toiles de maîtres dans sa propriété méditerranéenne d’Antibes non sans avoir auparavant confié les rênes de la banque à son fils Julian. De la trahison de ce dernier qui veut vendre la banque criblée de dettes, aux errements amoureux de sa femme avec un jeune gigolo coach sportif, Justin Cartwright, né en Afrique du Sud, londonien d’adoption, et récompensé par de nombreux prix outre-manche, nous invite à une « Foire aux vanités » ultra-contemporaine. Sa plume, élégante et toute en subtilité, se fait décapante pour mieux passer au vitriol le monde des banquiers, les ravages du pouvoir et de l’argent, sans oublier l’aristocratie anglaise et ses snobismes.
