C’est une petite bulle de nostalgie, un délicieux chocolat à croquer. Cette histoire c’est les deux vies en parallèles de deux personnages atypiques Mathilde et Lucien. Leur seul tort à tous les 2 c’est de ne pas être en phase avec notre société des années 2000 ultra connectée, toujours en mouvement et qui consomme l’amour comme un burger au fast food. Mathilde a fait de brillantes études HEC et elle est vendeuse dans une chocolaterie parisienne, elle a 34 ans et elle est d’origine bretonne. Elle a une adoration sans borne pour Romy Schneider et espère trouver un compagnon qui saura apprécier sa timidité, aimer regarder des films avec elle dans leur appartement. Lucien a 37 ans il a monté récemment son cabinet de pédiatre, il est gentil, très poli et ponctuel et il est fasciné par Jean Louis Trintignant et ses films. Il espère trouver une jeune femme avec une certaine classe avec qui il pourra partager un bel appartement à Paris. Ces 2 êtres célibataires se sentent de plus en plus en décalage avec les codes sms, l’incursion et l’asservissement des nouvelles technologies types facebook ou autres. Ils ont un point commun ils vivent dans le même immeuble, se croisent chaque jour et ne se voient pas. J’ai adoré l’ambiance de ce roman les références aux films des années 60-70, aux pubs, chansons des années 1980. La vision de notre époque où croire et aimer en des choses démodées vous font passer pour un extraterrestre et qui montre comment dans notre époque utraconnectée on peut être seul. Les références aux chansons de Goldman, Gold sont excellentes. J’ai adoré cette ambiance « vintage ». Les rêveries de ces grands romantiques, leurs tentatives pour s’intégrer dans notre société avec la soirée déguisée chez leurs voisins ou la fête copains d’avant pour Mathilde sont excellentes. Il y a beaucoup d’humour et de tendresse dans le récit et on suit avec plaisir ces 2 personnes qui ne sont pas nées à la bonne époque. Les personnages secondaires sont bien trempés entre l’ado attardé informaticien , le trentenaire célibataire qui après une rupture ne pense qu’à s’amuser, un jeune papa débordé qui essaye au mieux d’éduquer ses enfants 1 weekend sur 2. De même, la mère possessive et culpabilisante de Mathilde qui la rabaisse sans arrêt ; la fausse amie Eléonore qui essaye de la caser, sont vraiment bien croquées et réalistes et font sourire. Enfin, la conclusion du roman sous forme de témoignage comme dans les films, j’ai adoré, à certains moment j’avais l’impression d’être au cinéma dans un vieux film avec les très belles descriptions des paysages de Deauville, de Bretagne un régal. Donc n’hésitez pas à croquer à pleine dent dans ce magnifique récit emprunt de nostalgie, d’humanité, de vérité et de fantaisie et assumez comme Mathilde et Lucien votre côté démodé et qui démontre qu’on n’est pas obligé de suivre aveuglément les codes et que finalement les sentiments eux ne se démodent pas. Ce roman c’est comme un chocolat à la fois croquant, tendre et pétillant à la lecture alors craquer pour lui. Un excellent souvenir de lecture à consommer sans modération, il fait du bien ce livre.
Partir à la découverte d’un auteur que vous n’avez jamais lu, d’un roman dont la quatrième de couverture est pour vous plein de promesses, c’est un peu comme se rendre à un premier rendez-vous amoureux. Les questions affluent va-t-il me plaire, ne vais-je pas être déçue ? Sommes-nous faits l’un pour l’autre… ? Alors, lorsque la magie opère, lorsque les mots coulent et vous emportent, lorsque l’histoire vous touche et que les personnages vous renvoient à ce que vous êtes, avez été ou rêver d’être, votre cœur se met à battre plus fort, à vibrer… Vous venez d’éprouver un très gros coup de cœur.
La blancheur qu’on croyait éternelle est de ces livres au ton si juste qui collent longtemps au cœur et … à l’âme. Un roman qui s’inscrit mélodieusement dans notre histoire commune tant à travers les musiques, les films, et les moments historiques que nous avons tous partagés. Virginie Carton nous livre un récit qui le temps d’une délicieuse parenthèse, donne au lecteur le sentiment de plus être qu’un mais au contraire de faire partie d’un groupe, d’appartenir à une communauté qui partage les mêmes souvenirs.
Paradoxalement, La blancheur qu’on croyait éternelle aborde avec une douce pudeur empreinte d’humour la solitude de deux êtres Mathilde et Lucien qui, depuis toujours, ne trouvent pas leurs marques dans un monde qui va trop vite, dans lequel tout est formaté et qui porte en étendard la performance, le paraître et l’optimisation du temps. L’un comme l’autre peine à s’adapter à cette époque, à se conformer à ce que l’on attend d’eux. Mathilde et Lucien se sont deux solitudes qui se croisent, qui se frôlent, qui se manquent, pour on l’espère tout au long de la lecture mieux se trouver.
Virginie Carton à travers des personnages tellement attachants porte un regard juste et sensible sur notre société, sur les rapports qui la composent. Elle aborde avec une simplicité touchante et désarmante la complexité de la vie. De sa plume aussi mélodieuse que cinématographique, l’auteur compose un roman sincère dans lequel deux étrangers – qui n’en sont pas moins des âmes sœurs – se rencontrent.
Ce joli roman au titre musical est un petit diamant, tel celui que nous posions sur nos vinyles préférés. Une douce mélodie qui rassérène, et qui touche au plus profond. Un livre qui est déjà devenu pour moi un livre-doudou, de ces livres vers lesquels l’on revient souvent, juste pour se faire du bien à l’âme et au cœur…
Hiver 2009. Un parking face à la plage de Deauville. Une Ford Mustang année 1966 s’avance. À son bord, Lucien. Trentenaire, célibataire. L’esprit imbibé des images en noir et blanc de Jean-louis Trintignant et Anouk Aimé, courant sur cette même plage. Vague à l’âme. Désir intense de pénétrer dans le film de ses souvenirs, de se laisser aller à goûter cette nostalgie heureuse… Et c’est l’arrêt sur image : un couple de retraité traverse l’écran, leur chien a disparu, il faut le retrouver vaille que vaille. Lucien est embarqué malgré lui dans cette plate aventure. Car l’homme ne bronche pas. Il est comme ça Lucien, c’est un gentil, un doux, un calme, un rêveur. Sa vie lui ressemble, elle est tranquille. Pédiatre, il fait un métier qu’il aime. Mais sa solitude commence à lui peser. Il lui faut bousculer ses habitudes, il a conscience du temps qui file, tout cela le met si mal à l’aise… Il aimerait mettre un peu de couleur dans sa vie, trouver l’âme soeur, celle qui saura l’apprivoiser. Comment faire ? Quelle est la marche à suivre ? Et puis un jour, peu après son escapade râtée à Deauville, il reçoit une invitation : un nouveau voisin organise une petite fête déguisée chez lui histoire de lier connaissance. Ce genre de manifestation n’est pas trop sa tasse de thé mais il finira par y aller. Une opportunité peut-être, cette soirée… le voilà paré de blanc de la tête aux pieds, accoutré en Joe Dassin, mais oui Joe Dassin… Ce que Lucien ignore, c’est qu’à quelques marches de là, dans le même immeuble, une jeune femme, Mathilde, s’apprête à se rendre à cette invitation. Trentenaire, célibataire. Elle regarde ses cheveux nouvellement teints dans le miroir, elle avait demandé un blond Romy Schneider… elle est déçue. On était à mille lieux de l’actrice. De toute façon, elle ne se trouve pas jolie. Ne sort jamais, a peu d’amis. Elle pense à ceux d’avant… Elle est vendeuse dans une boutique de chocolat, elle aime ça. Bien sûr, elle aurait pu (dû, aux dires de sa mère!) faire autre chose (sous-entendu : plus valorisant) de sa vie avec ses nombreux diplomes… mais Mathilde n’aspire pas à ça, d’ailleurs a-telle vraiment des projets ? Elle se rend bien compte qu’il faudrait que ça change, qu’elle bouscule un peu ses habitudes… mais elle a tellement l’impression d’être transparente aux yeux de gens. Alors quand elle reçoit l’invitation de son voisin, elle refuse (en plus, il y a l’élection Miss France à la télévision) et puis elle se resaisit, peut-être que ce serait l’occasion… de croiser du monde. De pimenter un peu son existence. Lui donner du relief. Elle a une idée : tout de blanc vêtue, elle se glisse dans la fête, déguisée en fantôme. Ils auraient pu se rencontrer ce jour-là mais ce ne fut pas le cas. L’hiver a cédé sa place au printemps, puis l’été est arrivé. Cet homme et cette femme ont continué leur vie, en parallèle, l’un s’est fait des amis, l’autre s’est affirmée dans son travail, ils ont ri, pleuré, voyagé, chacun de leur côté. Ils se sont croisés plusieurs fois sans se voir. Et pendant ce temps, ils ont grandi. Le moment est enfin arrivé. L’embellie. Été 2010. Plage de Deauville. Un chien court. Une femme regarde la mer. Un foulard s’envole. Un homme veut le rattraper. Chabada bada chabada bada… Assis au bord du monde, en équilibre instable, Lucien et Mathilde sont deux coeurs esseulés en quête d’amour. Deux êtres imprégnés de leur enfance, de leur adolescence qu’ils ont du mal à quitter. Ce roman est l’histoire de leur adaptation qui passe forcément par quelques réglages, certains ajustements. Une lecture délicieuse servie par une plume délicate, drôle, touchante et bienveillante. Et en fond sonore résonne une petite musique qui nous émeut, parce que nous aussi, on se rappelle… Retrouver Nadael sur son blog