Camille et Stanislas se rencontrent lycéens. A 16 ans, la jeune femme désespère de n’avoir jamais embrassé de garçon et Stanislas, timide et éperdu d’amour, sera une proie parfaite dont elle va briser le cœur. Quelques années après, Camille, vingt-cinq ans, étouffe dans un mariage avec un artiste qui ne correspond pas à son idéal masculin. Elle rêve d’un protecteur qui s’occupe d’elle et met alors tout en œuvre pour retrouver Stanislas, devenu trader à succès à Londres. Après leurs premiers émois sexuels lors d’un salon du livre –Camille est devenue auteur-, elle décide de tout quitter pour s’installer à ses côtés dans cette vie « dorée » . Ils vivront trois ans ensemble, mais leur lune de miel va peu à peu virer au « soleil de fiel ». Du romantisme de leurs échanges jusqu’à l’ivresse de l’alcool et de l’argent facile, ces deux êtres se « réparent » autant qu’ils « s’abiment ». Jusqu’à la fin, inéluctable.
En brossant le portrait de deux jeunes êtres en quête d’eux-mêmes au sein d’un milieu où l’argent et l’apparence sont rois, Camille de Peretti décrit bien ce moment où on réalise que le confort d’une vie luxueuse ne suffit pas à trouver l’harmonie. On est ému par les descriptions de ces petites choses qui font l’amour : la sensualité d’une peau, l’intensité d’un regard et l’on est touché par la lucidité de ces deux êtres qui savent leur histoire d’amour condamnée sans pouvoir se le dire. A la fin du roman, dont on comprend vite qu’il est largement inspiré de sa propre histoire, l’auteure esquisse une réflexion sur ce qui reste d’une passion passée, aussi forte soit-elle. C’est tout l’objet de ce livre, bel hommage à ce jeune homme et finalement aussi à cette femme qu’elle est devenue grâce à lui.