La critique invitée Marie-Laure Delorme (Le JDD) « Le livre s’intitule « D », comme Dreyfus. Le romancier britannique Robert Harris raconte « l’Affaire », mais du côté de Georges Picquart. Picquart était le plus jeune colonel de l’armée française, et il a contribué à l’arrestation de Dreyfus. Il reçoit alors une promotion et est nommé à la tête du contre-espionnage français, service qu’il va réformer. Au cours de son mandat, il tombe sur un dossier, qui révèle le nom de l’officier français ayant livré des informations aux Allemands. Cette information innocente le capitaine, qui croupit sur l’Ile du Diable. Picquart va immédiatement avertir sa hiérarchie, mais celle-ci, très embarrassée, n’a aucune envie de réouvrir le dossier. L’officier Picquart se voit alors exilé en Tunisie. Il fera même de la prison pour avoir dévoilé des documents secrets. Mais il n’a aucune intention de s’arrêter là et il contacte les dreyfusards. Grâce à lui, l’affaire va finir par exploser et déboucher sur un nouveau procès. Ce livre est fabuleux, parce que non seulement on apprend plein de choses sur l’affaire Dreyfus, mais on a également l’impression de lire un roman d’espionnage. L’angle est totalement novateur, et ce colonel Picquart, oublié par l’Histoire, enfin réhabilité. On retrouve dans ces pages l’atmosphère du film de Polanski, « The Ghostwriter », dont Harris a écrit le scénario. |
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