19ème siècle. Sur les canaux gelés des Pays-Bas qui, là-bas, remplacent chemins et routes, les enfants patinent après l’école. Hans et Gretel Brinker, deux frères et sœurs, vivent dans ce pays où tous, enfants comme adultes, filent sur les lacs gelés, laissant derrière eux une longue trainée de lumière. En Hollande, le patin est le sport national et justement, une course se prépare ; le gagnant deviendra propriétaire d’une superbe paire de patins d’argents. Une joyeuse bande de garçons et de filles s’entraînent, tandis que les deux frères et sœurs, trop pauvres pour s’acheter de solides patins, aident leur mère aux travaux du foyer. Une mère inquiète, un père malade… Hans et Gretel pourraient se laisser aller à la tristesse, mais ce sont de jeunes gens tendres et courageux. Un jour, le jeune Hans rencontre un illustre médecin d’Amsterdam et parvient à le convaincre de soigner son père… On dit que dans les contes, les vœux se réalisent toujours. Celui de Gretel est de remplacer ses patins de bois par des neufs, et ainsi de participer à la fameuse course… Tiré d’un roman de Mary Mapes Dodge -une auteure américaine que la Hollande avait particulièrement charmée- « Les patins d’argent », écrit en 1865, est d’abord une plongée au cœur de ce pays, pionnier des sports de glace. Et si la traduction en français* a volontairement omis les nombreuses anecdotes historiques, géographiques et touristiques, -puisque la France est presque voisine de la Hollande-, le récit permet de connaître le pays en détail, de l’architecture des villes au quotidien de ses habitants, et de prendre conscience de ses inégalités sociales. On suit avec délectation les péripéties des jeunes patineurs – Peter, Karl, Katrinka et Hilda- qui voyagent à travers cette contrée méconnue et pittoresque. Mais c’est aussi, et surtout, une histoire bouleversante, l’aventure d’un frère et d’une sœur au grand cœur, accablés par la misère, la maladie et le malheur. Aussi féérique que dans mon enfance, ce merveilleux roman n’a rien perdu de son charme.
*La version française de Pocket Junior est celle de P.-J Stahl, pseudonyme de l’éditeur et écrivain connu Pierre-Jules Hetzel.