Après son terrible et improbable accident d’ascenseur dont il est le seul survivant, Paul Sneijder perd pied et devient spectateur de sa propre existence. Sa fille ainée bien aimée, issue de son premier mariage a péri dans la catastrophe.
La remise en question est radicale, il quitte son job pour être promeneur de chiens, développe une passion obsessionnelle pour les ascenseurs, objets de son malheur. Son dégoût pour sa femme aux dents longues et pour ses affreux jumeaux, les clones de celle-ci, ne fait que croître. C’est ce petit clan fermé qu’ils ont créé tous les trois qui a exclu la fille de Paul Sneijder de leur famille. Il n’a jamais su imposer sa volonté, ni se dresser contre eux.
Fidèle à lui même, Jean-Paul Dubois manie l’humour avec brio dans Le Cas Sneijder. Le vagabondage introspectif auquel se livre le narrateur, jouissif par ses tournures de phrases hilarantes, n’en est pas moins tragique. L’anti-héros se traîne dans une mélancolie aigüe et n’arrive pas à se rebeller contre ses trois bourreaux, au point de se retrouver dans une situation malheureuse… Un roman délicieusement ironique et addictif. A lire cet été !
