Dans L’Enfant de la haute plaine, la torture, les viols et les exactions des protagonistes de la Guerre d’Algérie, déroulent leurs horreurs sous les yeux d’un enfant de 7 ans. Puis les règlements de comptes dont sont victimes les harkis, l’accaparement des biens des pieds-noirs, et les désillusions de l’indépendance succèdent à la tragédie et font de ce livre un témoignage, ô combien précieux, de cette époque.
Le livre est dur, parfois cruel. Mais ce n’est pas un catalogue d’horreurs, comme certains récits. On ressent tout au long des pages un attachement profond de l’auteur pour le terroir familial dont la description est particulièrement réussie et précise et pour Zine, le personnage principal du roman, un petit garçon de 7 ans, pris dans la tourmente de la guerre.
La description des autres personnages, militaires, rebelles ou harkis est très réaliste. Je suis sûr que vous adorerez les histoires de gerboises, racontées avec sensibilité et tendresse.
Les références historiques évoquées (toutes périodes confondues d’ailleurs : de l’antiquité à nos jours), sont fascinantes, notamment celles réservées aux luttes fratricides MNA-FLN à Lyon.
Vous apprécierez certainement la façon poétique avec laquelle le livre décrit la régression rampante de l’Algérie post-indépendance : les fleurs du jardin remplacées par des plants de tomates , la cabane du jardin démantelée, les toilettes bouchées, les couples d’amoureux qui finiront par ne plus pouvoir se prendre la main dans les rues, les instituteurs français et leur esprit d’ouverture en comparaison aux »enseignants égyptiens » qui contribueront à l’abrutissement de générations entières.