Le critique invité Bernard Lehut (RTL) a aimé « C’est une auteure que je suis depuis plusieurs livres. Elle est peut-être moins médiatisée que d’autres, mais son talent n’a rien à envier aux stars ! Elle bâtit une œuvre qui tourne autour du thème d’un monde en péril, celui des paysans. Mais elle le fait sans nostalgie, sans les facilités de l’Ecole de Brive. Et pourtant, cette fille d’agriculteurs et de producteurs de fromage, est ancrée dans le terroir, son Cantal natal, avec la Santoire, une rivière, qui constitue une sorte d’épine dorsale de son œuvre. J’avais beaucoup aimé « L’Annonce », qui évoquait le drame du célibat dans les campagnes, et « Les pays », le plus autobiographique de ses livres, sur la montée à Paris d’une jeune Auvergnate pour suivre de brillantes études. Quitter n’était pas forcément trahir. Cette fois, Joseph est un ouvrier agricole. D’un homme a priori anti-romanesque taiseux, sans relief, elle fait un personnage foudroyant de simplicité, plein d’humanité. Et alors qu’elle a l’habitude d’une écriture opulente, riche, elle s’est adaptée cette fois à son personnage avec un style allégé, tout en muscles, comme le corps sec de cet ouvrier agricole. Et puis, en sous-texte, il y a l’hommage à son livre de chevet, « Un cœur simple ». Elle invente sa Félicité au masculin et émaille son texte de clins d’œil au texte de Flaubert. On peut alors s’amuser à lire « Joseph » comme un jeu de piste! » Propos recueillis par Pascale Frey |
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