La première qualité de ce roman est d’être incroyablement lumineux car il dresse le portrait d’une femme sensible et amoureuse. Claude-Pujade-Renaud nous entraîne dans l’Antiquité entre Carthage et l’Italie. Comme toujours, les hommes s’affrontent: manichéens, païens, juifs et chrétiens se battent aux quatre coins de l’Empire romain. Inspirée par les textes de St Augustin, l’auteure puise dans l’audace de ses « confessions » pour romancer la vie d’une femme dont il ne reste aucune trace: la concubine de St Augustin, Elissa, la mère de son fils qu’il finira par répudier. Brisée, elle s’installe chez sa soeur Faonia et son mari potier à Carthage. Malgré le chagrin, Elissa continue de suivre, dans l’ombre, le parcours de St Augustin devenu évêque d’Hippo Regius. A travers la parole de son héroïne, Claude Pujade-Renaud écrit un texte admirable, empreint de poésie et de sensualité. Les souvenirs des temps heureux, auprès de son homme et de son fils adoré, affluent: « Tu aimais la courbe de ma nuque, le parfum de mes cheveux. Ma passion des fleurs, des couleurs, la robe violette achetée à Rome, mes courgettes grillées sur la braise…Tu aimais m’entendre chantonner en me coiffant, rire et babiller avec notre fils. Tu aimais lorsque j offrais mon visage à la pluie de septembre. Tu m’aimais. » De toute beauté, ce roman nostalgique nous parle d’Amour mais aussi de grâce et de péché. Claude-Pujade-Renaud ressuscite une femme, une époque, pour nous transporter au-delà des siècles.
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