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coup de coeur
Il n’est jamais trop tard pour commencer à vivre
L’on sait que faire des plans précis est un bon moyen, sinon le meilleur, pour que les choses se passent tout à fait autrement. Mortimer en fait l’expérience dès le début du roman. Lui qui s’était empêché de vivre au prétexte que la mort allait arriver tente alors de s’y mettre, avec 36 ans de retard. La prose de Marie-Sabine Roger regorge d’images et d’humour. Elle « écrit comme un mec », dit Jean Becker qui a adapté plusieurs de ses romans. Et elle écrit presque comme on parle, jouant de cette gouaille à laquelle elle nous a habitués avec ses précédents romans. Qui peut lasser si l’on n’adhère pas. On referme l’ouvrage après avoir bien ri, des bons mots, des situations cocasses, de la compagnie des personnages fort attachants qui entourent le héros. Et en réfléchissant à ce qu’on ferait si on devait mourir demain, ou à 36 ans. Retrouvez Sophie Andriansen sur son blog Une lecture-bonbon, mais avec des crêpes
Mortimer Decime, héritier d’une longue lignée d’hommes décédés le jour de leurs 36 ans (ils le cherchaient, aussi! Pourquoi diable choisir toujours pour le fils un prénom commençant par Mor- et pour une fille un autre commençant par Vi- ? Franchement? Ce n’est pas titiller le destin, ça? Déjà que de Decime à Décimé, il n’y a qu’un pas)… Bref, Mortimer, donc, persuadé de mourir, comme tous ses ancêtres, le jour de son 36ème anniversaire, attend, allongé sur son lit, dans son costume du dimanche et ses chaussettes imprimées d’oursons. Sauf que… La mort ne vient pas. Ok, je ne vous apprends rien, vous vous en doutiez : s’il devait mourir à la page 7, à quoi donc serviraient les 270 qui suivent? Mortimer ne meurt pas, certes, mais a-t-il pour autant de quoi se réjouir? C’est que, en prévision de son trépas, il avait revendu sa voiture, résilié son bail, démissionné de son travail. Que diable va-t-il bien pouvoir faire des jours, des mois, voire des années qui lui restent à vivre? Et qu’a-t-il fait, avant cela, des 36 printemps qu’il ne pensait pas dépasser? Je sais en tout cas ce que j’ai fait, moi, pendant deux jours. Je me suis amusée, j’ai rigolé, pouffé, bref j’ai passé un excellent moment grâce à ce roman. J’ai aimé ses personnages hauts en couleurs, en humour et en humanité. J’ai aimé l’écriture de Marie-Sabine Roger; auteur dont, je l’avoue, je n’avais jamais entendu parler avant de découvrir, tout d’abord, la couverture et le titre de ce récit, qui m’ont immédiatement donné envie de plonger sur le résumé, puis dans l’histoire un brin loufoque de Mortimer. J’ai aimé son écriture, disais-je, vive, légère, drôle, avec ces titres de chapitres en forme de clin d’œil au lecteur. J’ai aimé les dialogues savoureux et percutants de ces personnages qui se sont si bien trouvés. Il flotte en outre sur ce roman un petit air d’Amélie Poulain, qui ne pouvait que me plaire. C’est donc avec plaisir que j’ai pris place aux côtés de Morty, découvrant l’histoire pleine de surprises de sa folle lignée (les Decime ne rendent pas leur dernier soupir dans leur sommeil, croyez-moi) et de lui-même en particulier. Qu’a-t-il fait de sa vie, lui qui se pensait à la fois immortel et condamné? Entre situations cocasses, héros truculents et sensibilité sous-jacente, c’est le livre idéal en cette période de morosité automnale, un peu comme une cure de vitamines bien nécessaire. Un livre plein de fantaisie et d’humour, qui offre un vrai moment de bonheur et de bonne humeur donc, mais qui n’oublie cependant pas de nous faire réfléchir un peu à la manière donc nous employons le temps qui nous est donné. Dernier petit conseil : avant d’en débuter la lecture, assurez-vous que vous avez de quoi préparer des crêpes. Vous pourriez en ressentir l’envie irrépressible 😉
Mortimer Decime s’attend comme tous les autres hommes de la famille à mourir le jour de son trente-sixième anniversaire. Tout est prévu, il a revêtu son plus beau costume, coupé le gaz, l’électricité, il a cassé le bail de son appart. Il attend onze heures, l’heure fatidique… Débarque alors Paquita qu’il connaît depuis presque 20 ans. Un personnage haut en couleur… Elle vient boire un café. Elle le trouve étrange étendu sur son canapé en costume mais il en faut plus pour inquiéter Paquita. Le temps s’égrène, 11h01, 11h02, 11h03 et ainsi de suite…. Morti est toujours là , il ne meurt pas… Un fou-rire le gagne… Une belle histoire d’humanité avec la rencontre de ses amis de quasi vingt ans, Paquita et Nassardine. Personnages truculents, aimants et bienveillants. Une plume agréable alternant passé et présent. Des mini chapitres de trois à quatre pages au maximum. Les pages tournent très rapidement. Un livre rempli d’humour et de bonne humeur. Des répliques bien à propos, percutantes. En lisant le livre, je ne sais pas pourquoi mais j’avais des flashs du style « Amélie Poulain » en tête. Je voyais les images, qui sait peut-être une prochaine adaptation cinématographique. C’est vrai que Marie-Sabine Roger en connaît un rayon car ses précédents ouvrages « La tête en friche » et « Bon rétablissement » ont été adaptés au cinéma par Jean Becker. « Bon rétablissement » sortira en salle à la rentrée. Bref un livre plein d’humour, de fantaisie et d’humanité avec lequel j’ai vraiment passé un agréable moment. Ma note : 8.5 / 10 |
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