La critique invitée Marie-Laure Delorme (le JDD) a aimé « C’est le retour d’Olivier Rolin avec un livre magnifique. Il raconte l’histoire d’un météorologue russe qui a existé, Alexeï Féodossiévitch Vangengheim. Ce militant communiste a été arrêté en 1934, à Moscou, pour espionnage et sabotage. Il était innocent. Il a pourtant été envoyé dans le camp de Solovki, perdu, enneigé, glacial. Mais là-bas, il y avait une bibliothèque, ce qui lui a permis de survivre durant quelques années. Cela et aussi les lettres qu’il adressait à sa fille, Eleonora, qui avait quatre ans lorsqu’il a été déporté. Il lui envoyait des dessins, des herbiers, des devinettes, poursuivant ainsi son éducation. Quant à lui, il continuait à lire Tchekhov, Stendhal, Proust. Il écrivait aussi à Staline, persuadé que l’erreur judiciaire serait reconnue et qu’il serait libéré. Ce n’était pas un héros, mais un homme comme tout le monde, qui soudain a été projeté en enfer et a tenu par l’amour des siens et le travail de l’esprit. Il a été exécuté au fond d’une forêt en 1937, et sera réhabilité une vingtaine d’années plus tard. Olivier Rolin se penche sur le passé pour faire réfléchir à aujourd’hui. C’est absolument bouleversant. Son style est classique, élégant et c’est, pour moi, son meilleur livre avec « Port Soudan ». » Propos recueillis par Pascale Frey |
|