Le Dernier Tango de Kees Van Dongen
François Bott

Le Cherche Midi
romans
août 2014
144 p.  13,50 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
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Dernier tango à Monaco

Paris manifeste. A Saint-Germain des Prés, le quartier se hérisse de barricades. La jeunesse française se révolte et le pouvoir vacille. Mai 68 s’empare de l’hexagone. Pendant ce temps, dans sa villa monégasque, un homme âgé prend doucement congé d’une existence qu’il a adorée. Originaire des Pays-Bas, naturalisé Français, Cornelis Theodorus Marie Van Dongen ou Kees Van Dongen est un peintre immense et un Fauve de la première heure. S’il était fou des femmes dont il fit des tableaux ou des gravures d’une grande sensualité, il n’eut qu’une maîtresse : la peinture. Dernier représentant d’une époque désormais résolue, ses amis qui avaient pour nom, Vlaminck, Matisse, Braque, Derain ou encore Félix Fénéon, anarchiste, rédacteur puis rédacteur de « La Revue Blanche » ont tous disparu.

Avant de s’éteindre le vieil artiste se retourne sur son parcours. Des sommets, il en a connu beaucoup, des zones d’ombre aussi comme sa participation au voyage d’octobre-novembre 1941 où il se rendit en Allemagne, à l’invitation de Goebbels. Mais en ce 28 mai 1968, les dés sont jetés et Van Dongen, à 91 ans, rend l’âme.

Dans ce court récit, François Bott imagine la confession de Van Dongen, les quelques heures précédant sa mort. Ses emballements, ses amours, l’Art et cet agacement à l’idée de ne plus être. Le parti pris de l’auteur lui permet de brosser une esquisse du peintre et de sa trajectoire.

C’est brillant, rapide, trop elliptique.

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coup de coeur

Dans la tête de Van Dongen

Mai 1968, mois des émois, mois où souffle un vent de révolte, une envie de liberté, bref, le mois des « évènements ». Pour Van Dongen, c’est la dernière ligne droite avant de tirer sa révérence, avant de mourir.
Tout en admirant les courbes et plus de ses «anges blancs », le peintre se souvient des femmes qu’il a peintes, déshabillées, aimées. Sa véritable maîtresse fut la peinture. Il a fait partie des « fauves » avait pour amis des peintres comme Vlaminck, Matisse…
Des pans de son histoire ressurgissent, les années 20, les années folles ! La funeste année 1939, son voyage au pays hitlérien « Tant pis si j’étais un salaud. Cela servait ma carrière. Du moins je le croyais. » « A la libération, cela m’a valu, pendant quelques temps, d’être mis à l’index, mis en pénitence. Tant pis ! J’ignore le repentir et les regrets. Les remords, ce n’est pas mon genre ».
Kees Van Dongen est un jouisseur, un amoureux de la vie. On lui a reproché d’être mondain. « C’est vrai, j’aimais les grands hôtels, les champs de cours, les casinos, et je ne regardais pas à la dépense. J’étais fastueux que voulez-vous ? »

François Bott se met dans la tête et le corps de Van Dongen pour mon plus grand plaisir avec une écriture fine, spirituelle. Une façon élégante de nous donner une petite leçon d’histoire de la peinture contemporaine.

Lorsque j’ai trouvé l’œuvre du peintre sur Internet, je me suis dit : « oui, mais c’est bien sûr ! » Ces yeux immenses outrageusement maquillés de noirs, ces couleurs franches, ces femmes si longilignes !

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