Le critique invité Bernard Lehut (RTL) a aimé « Je n’avais pas lu son recueil de nouvelles paru en 2013, « Tu montreras ma tête au peuple », et je le découvre donc avec ce premier roman qui redonne vie à Evariste Gallois, un personnage extraordinaire, un génie de l’algèbre, celui que l’on surnommait le Rimbaud des mathématiques. Il partageait, avec le poète, la même précocité, la même fougue et un destin fulgurant. A 15 ans il invente un théorème révolutionnaire, et cinq ans plus tard, il meurt en duel pour une histoire d’amour. C’est un personnage follement romantique, et pas besoin d’être passionné par les maths pour s’intéresser à sa vie. Ce génie au visage d’ange, comparable à Einstein et Newton, a été incompris par ses contemporains. Il était aussi un ardent républicain et il fut emprisonné pour avoir porté un toast régicide à Louis-Philippe. En prison, il a rencontré Nerval, mais pendant sa courte vie, il a aussi croisé Alexandre Dumas et Raspail. La veille de son duel, se doutant qu’il allait mourir, il a rédigé un testament mathématique, griffonné sur ses lettres d’amour à Stéphanie. Manuscrits qui sont conservés à l’Académie française. Le romancier reste très proche de la vérité historique, mais il a un style étonnant, à la fois classique, lyrique, cocasse et léger. C’est un traitement assez excentrique, plein d’humour de l’Histoire. Et j’aime beaucoup la manière dont son narrateur interpelle une Mademoiselle pour raconter cette histoire. Cela donne un rythme différent au texte, implique le lecteur. Enfin, il manie avec agilité les faits, les personnages, les lieux, joue avec les anachronismes. Et dire que François-Henri Désérable n’a que 27 ans et que l’an dernier, il était encore hockeyeur professionnel ! » « Evariste » est l’un des cinq finalistes du prix RTL/LIRE |
|