l e c r i t i q u e i n v i t é Bernard Lehut (RTL) a choisi « Même si Gisèle Bienne a déjà écrit une vingtaine de livres, je dois avouer que je ne l’avais jamais lue. Elle publie aujourd’hui un récit dont la qualité littéraire m’a plu. Elle raconte la leucémie puis la mort de son frère, un ouvrier agricole exposé toute sa vie aux pesticides et aux engrais, convaincu de leurs bienfaits mais qui ont fini par le tuer. Il a été victime de cette « malchimie », pour reprendre le néologisme si juste et terrible de l’auteure, qui empoisonne à la fois les hommes et la terre qui les nourrit. Une partie de l’ouvrage est conçue comme une enquête, un documentaire sur la nocivité des produits et sur les méfaits, le cynisme des géants de l’industrie chimique voire leur passé criminel. Bayer par exemple, rappelle Gisèle Bienne, a collaboré avec les nazis et leur a fourni le gaz qui allait assassiner des millions de juifs. C’est aussi un livre d’amour dédié à son frère, le complice des jeux d’enfance et des travaux de la ferme familiale dans une campagne non polluée. Peu à peu ils s’étaient perdus de vue, mais se sont retrouvés au moment de la maladie. Récit bouleversant sur la perte d’un être cher, « La malchimie » est également un indispensable cri d’alarme sur la destruction de notre environnement et de notre santé. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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