Le critique invité Bernard Lehut (RTL) a aimé « On connaît tous la navigatrice Isabelle Autissier, qui fut la première femme à réussir le tour du monde à la voile en solitaire, mais on découvre, ou plutôt on redécouvre qu’elle est aussi à l’aise avec une plume qu’à la barre de Ada, son voilier. Elle avait déjà signé un très bon premier roman, « L’amant de Patagonie ». Elle revient aujourd’hui avec l’excellent « Soudain seuls », dans lequel Louise et Ludovic, un jeune couple parisien, quittent leur quinzième arrondissement pour un tour du monde en bateau. Lorsqu’ils se trouvent en région australe, ils accostent sur une île protégée, une réserve interdite aux humains. Ils sont en train de parcourir cette île, lorsque la tempête se lève. Ils restent bloqués à terre et vont passer la nuit dans un abri de fortune. Le matin, la tempête s’est levée, mais leur voilier a disparu. Ils n’ont aucun moyen de communication, ils sont otages de ce lieu comme le lecteur est otage de cette intrigue. Isabelle Autissier décrit très bien les conditions de survie, ses héros se nourrissent de manchots pendant des semaines, l’angoisse monte à l’approche de l’hiver et l’aventure tourne au cauchemar. Cela fait penser par certains à côtés au « Sukkwan island » de David Vann. Au-delà de l’intrigue, « Soudain seuls » pose la question du dilemme entre l’altruisme, ce qui fait notre humanité, et l’instinct de survie. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour nous sauver ? » Propos recueillis par Pascale Frey |
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