l  a  c  r  i  t  i  q  u  e  i  n  v  i  t  é e   Claire Devarrieux (Libération) a aimé « Je vais essayer de dire pourquoi j’aime les nouvelles de Robin MacArthur, mais je me heurte tout de suite à une contradiction. Les sentiments qu’elles expriment sont familiers, puisqu’il s’agit de revenir chez ses parents quand le temps a passé, et de mesurer à quel point on a changé, et en même temps, pas tellement, les anciens malaises (ou bonheurs) s’accrochent aux basques. L’adolescence, qu’elle papillonne en France ou en Amérique, dans les années 70 ou 90, a plus ou moins toujours le même goût, on est toujours reconnaissant envers les écrivains qui en fixent les battements d’aile. Mais j’aime aussi ces histoires parce qu’elles m’étonnent. Comment des familles de la classe moyenne peuvent-elles continuer à vivre dans des cabanons en plein champ, mal isolés, au toit de tôle, avec un courant électrique aléatoire ? Chacune de ces nouvelles confronte les bicoques, associées à un monde à moitié sauvage, aux demeures neuves et confortables, pour lesquelles il a fallu démolir un peu plus de paysage, un peu plus de passé. Ce n’est pas parce que les maisons sont vieilles et les granges désertées, qu’il faut les éliminer. Il y a encore de la lumière à une fenêtre, une veuve s’accroche, à sa vie, à ce qu’elle croit. Subsiste une chèvre, qui ne sert plus à rien, mais elle fait partie de la famille, enfin, ce qui reste de la famille. Une femme très peace and love se désespère parce que son fils unique s’est engagé dans l’armée. Partir ou rester là  : longtemps après avoir lu le recueil de MacArthur, je repense à cette éternelle question. |
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