David NICHOLLS
10 X 18
avril 2015
552 p.  9,10 €
 
 
 

« J’aime bien mettre mes personnages en danger »

Enfin ! Depuis le succès planétaire d’ « Un jour », vendu à plus de 5 millions d’exemplaires et traduit en 25 langues, on attendait  le nouveau livre de David Nicholls. L’auteur britannique revient en pleine forme avec l’histoire d’un couple à la cinquantaine parti faire du tourisme en Europe pour tenter de sauver leur mariage.

Rencontre avec un Britannique charmant et étrangement modeste.

Est ce  que  se remettre au travail après le  triomphe d’«  Un jour »   a été difficile ?
Oui, il m’a fallu cinq ans !  Le livre est sorti en 2009 et je l’ai accompagné partout pendant deux ans. Puis il y a eu l’aventure du film avec Anne  Hathaway que j’ai écrit. Ce n’est qu’en 2012 que j’ai ressenti l’envie de me remettre à un nouveau roman et que j’ai rédigé un texte qui a  terminé … à la poubelle. Mais je n’ai pas été inactif, j’ai signé un autre  film, « Loin de la  foule déchaînée », réalisé  par Thomas Vinterberg,  le metteur en scène de « Festen », avec le beau Mathias Schoenaerts et Carey Mulligan  (qui sort le  3 juin en France ), et  un téléfilm.

« Nous », votre nouveau roman,  est une histoire d’amour comme l’était  « Un jour ». Peut- on dire qu’il s’agit de la  suite ?
Une suite que je qualifierais  d’émotionnelle. Que se passe –t? il après la cérémonie de mariage, quand l’enfant paraît, que la routine s’installe ? Les personnages d’« Un jour » se trouvent dans la flamboyance de la jeunesse,  tandis que Douglas et Connie, mes personnages ont 53 ans, il sont mariés depuis longtemps et ont un fils de 17 ans, Albie. J’approche moi-même de la cinquantaine, j’ai deux enfants et il m’arrive de me poser  des questions sur ma vie….

Parlez -nous de vos personnages
Douglas, qui raconte l’histoire, est un scientifique très organisé, très  « control freak ». Son idée du romantisme est de dire à  sa femme «  j’ai hâte de vieillir et  de mourir avec toi » , ce qui la rend folle de rage car elle est  exubérante, artiste, libre, bref son contraire !  Mais je trouve Douglas touchant : il a un bon fond même s’il est incapable de dire aux siens qu’il les aime…

Les choses se gâtent alors très vite …
Oui, car Connie se réveille un matin en annonçant qu’elle veut divorcer. Et cela tombe mal  car Douglas a réservé un voyage d’un mois à travers l’Europe, comme le faisaient les Anglais au 19e siècle. Les voilà partis pour un  périple dont ils se souviendront !

Et vous trouvez  vraiment que partir ainsi à trois  est une bonne idée pour recoller les morceaux ?
Non, c ‘est une idée catastrophique !   Mais tout a été réservé,  payé, et les deux adultes conservent l’espoir  qu’ils pourront au moins se parler. J’aime bien mettre ainsi mes personnages en danger. Douglas  en particulier va vivre l’enfer. Albie, leur fils, a plutôt envie de fuir et on le comprend !

On rit beaucoup tout au long du livre. Pourquoi avoir choisi l’humour pour décrire un mariage en crise ?
C’est vrai, j’aurai pu écrire un texte à la Virginia Woolf ou  à la manière de « La guerre des Rose » !  Mais Connie aime toujours son mari, même si elle ne veut plus vivre avec lui. Je reste ainsi dans le registre de la  comédie romantique, cette fois -ci une comédie sur le divorce, la famille, la crise de la cinquantaine et le temps qui passe.

Sans trop en révéler, pouvez vous nous parler de la fin, surprenante ?
Je n’aime pas tellement le côté happy -end, même dans une  comédie. Je suis plus  intéressé par ce qui se passe après, quand la vie reprend ses droits. Ici j’ai choisi une fin qui n’est ni guimauve, ni cynique ou dramatique, mais je l’espère imprévue et positive.

Etes vous heureux de l’accueil  fait au livre ?
Oui, très. Les Anglais adorent démolir ce qu’ils ont aimé, j’étais donc très nerveux à sa sortie, mais il s’est bien vendu et à ma grande surprise, j’ai été placé  sur la liste du Man Booker Prize ( l’un des plus grands prix littéraires anglo -saxon ). Enfin, nous sommes en discussion pour une adaptation télévisée. J’attends  maintenant le verdict  du public français avec impatience !  

Propos recueillis par Ariane Bois

 

 
 
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