l a c r i t i q u e i n v i t é e Marie-Laure Delorme (Le Jdd) a aimé « J’ai été immédiatement intriguée par le titre, qui faisait référence à une histoire que je ne connaissais pas : la disparition mystérieuse, en 1961, en Nouvelle Guinée néerlandaise, de l’héritier de l’un des clans les plus puissants, les Rockefeller. Il y a trois entrées dans ce livre passionnant : la première, c’est la disparition de ce jeune homme de vingt-trois ans, qui s’est littéralement volatilisé. Son père avait ouvert un musée d’art primitif à New York et lui-même était un passionné d’art. Au lieu d’acheter des œuvres de l’ethnie asmat dans des galeries d’art, il a préféré se rendre sur place. Une fois là-bas, il s’est retrouvé à dériver sur une pirogue et contrairement à l’ethnologue qui l’accompagnait, il a décidé de plonger et de nager jusqu’à la rive qui se trouvait à une dizaine de kilomètres. On ne l’a plus jamais revu, on n’a même pas retrouvé son corps. La famille s’est rendue sur les lieux de sa disparition pour essayer de comprendre ce qui s’était passé, mais c’est l’un des coins du monde où l’argent n’a aucun pouvoir. La deuxième entrée de ce récit est ce que l’on découvre de cette tribu Asmat, une tribu extrêmement violente de chasseurs cannibales. La troisième entrée enfin est l’enquête à l’américaine du journaliste Carl Hoffman. Sa thèse est que Michael Rockefeller a été recueilli par la tribu qui l’a tué, puis l’a mangé. C’est l’histoire d’une destinée étonnante, de ce jeune homme beau et riche, sorti d’Harvard et qui pour les Asmat n’est qu’un homme blanc, rien de plus. On assiste au choc des cultures et des civilisations. C’est un livre qui m’a beaucoup touchée, un livre sur la quête, que ce soit celle du journaliste ou celle de Michael Rockefeller. Deux hommes qui ne se sont pas contentés de leur statut mais sont allés au bout du monde pour se chercher. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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