o n l a v u Rire. Une activité plus que jamais salvatrice. Une activité qui passera, par la force des choses, beaucoup par le petit écran. Cette semaine un petit bijou aussi méconnu qu’hilarant : « Épisodes ». Dans cette série américano-britannique, on suit le quotidien de deux scénaristes dont la création est choisie par une chaîne de télé US. Pour Beverly et Sean Lincoln dont le travail est déjà salué par le public anglais, l’intérêt du producteur Marc Lapidus est une forme de consécration. A l’occasion de la soirée des BAFTA, il leur déroule le tapis rouge, c’est-à -dire un aller en première pour Los Angeles. Sean est très tenté. Sa femme beaucoup moins. C’est le crachin qui tombe sur Londres qui tranchera. La possibilité de toucher des millions de téléspectateurs. Un budget pharaonique. Et puis Hollywood, quoi… Ben Hollywood, justement. Rapidement le couple déchante. Il découvre que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. A l’image des clés de la somptueuse villa qui leur sont offertes. Le palais se révèle être l’ancien décor d’une sinistre émission de télé-réalité qui devait être amorti. Leur rêve américain s’effondre comme la colonne en faux marbre du hall d’entrée. Et le cauchemar commence. Enfin pas pour nous. Ce voyage dans les coulisses d’une chaîne américaine est réjouissant. L’écriture au vitriol fait des étincelles. Forcément, la plume des créateurs est trempée dans du vécu. « Épisodes » est le bébé de l’un des créateurs d’une série les plus populaires de l’histoire de la télévision : « Friends ». David Crane s’est ici associé à Jeffrey Clarke. Ils s’amusent comme des fous à brosser le portrait de l’industrie hollywoodienne de la création sérielle. Enfin revue et augmentée à la sauce burlesque. Cela n’aurait pu n’être qu’une proposition délicieuse. Mais elle est également remarquable grâce à un ensemble de comédiens excellents. Dont Matt LeBlanc. Le Matt LeBlanc de « Friends » qui tient son propre rôle. Celui d’un acteur qui a vu sa carrière prendre l’inclinaison du coucher de soleil dans le Pacifique. Une star déchue qui, flattée par le studio, accepte de jouer dans le remake de la série des Britanniques. Il arrive avec un ego hypertrophié. Ses années glorieuses derrière lui. Et surtout contre la volonté de Berverly et Sean plutôt très fidèles à l’esprit de Shakespeare. La collision entre les deux mondes est violente. Mais surtout inoubliable ! |
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