Le critique invité Julien Bisson (« Lire ») a aimé « Karpathia » de Mathias Menegoz (POL) « Les éditions POL nous avaient plutôt habitués à des récits d’autofiction, mais ce premier roman de Mathias Menegoz est au contraire une grande fresque historique de près de 700 pages. 60 de plus que le Carrère! L’auteur nous plonge dans l’histoire de l’empire d’Autriche-Hongrie, dans les années 1830, sur les traces d’un jeune militaire hongrois, Alexander Korvanyi, et de sa jeune femme autrichienne, Cara von Amprecht. Tous deux partent sur la terre des ancêtres d’Alexander, aux confins de la Transylvanie, cette contrée lointaine constituée d’une mosaïque de peuples. Le jeune homme rêve de restaurer la grandeur seigneuriale de ses ancêtres, de reprendre le pouvoir sur cette région hostile, peuplée de serfs craintifs et faussement dociles. Bien sûr, rien ne se passera comme le jeune comte l’imaginait, et ce dernier va, au contraire, se retrouver submergé par la violence et le chaos. Ce livre nous permet de renouer avec les grands romans d’aventure, au point de me rappeler les grandes fresques de Tolstoï. Son héros est un personnage tragique, habité par son ambition, et qui se voit rattrapé par le destin. Quant à la langue, elle s’avère classique, sans être classiciste, avec cette patine du 19eme siècle que j’aime savourer. Dans un paysage littéraire où l’imagination n’est pas toujours reine, « Karpathia » est un vrai plaisir de lecture. » Propos recueillis pas Pascale Frey |
|