Le pont traversé (Paris) illustration Brigitte Lannaud Levy (Dr.) Amoureux des poètes, de la littérature du 20ème siècle et des livres rares, cette librairie est pour vous. Tout promeneur du jardin du Luxembourg à Paris la connaît. Impossible de ne pas remarquer rue de Vaugirard à l’angle de la rue Madame sa majestueuse façade d’ancienne boucherie avec ses sculptures bovines et ses élégantes plaques émaillées. Elle est si belle qu’elle a été classée monument historique. En s’approchant, on aperçoit dans la vitrine des trésors de bibliophilie et un portrait noir et blanc de Jacques Prévert, cigarette au bec, qui nous lance un regard complice comme une invitation à pousser la porte pour découvrir tous ses camarades poètes ici défendus. Bienvenue à la librairie « Le pont traversé ». Un lieu aussi magique qu’unique. C’est un poète-écrivain surréaliste Marcel Béalu qui a créé ce lieu en 1949 et qui l’a installé à cette adresse en 1973 avec sa dernière et très jeune épouse Marie Josée Comte-Béalu. Cette étudiante, à l’époque d’une quarantaine d’années de moins que lui, est aux commandes de la librairie depuis la disparition de son époux en 1993. Elle nous reçoit aujourd’hui avec charme et gentillesse pour partager avec nous l’histoire de ce lieu où le temps ne semble avoir aucune prise. Une occasion pour elle aussi de défendre l’œuvre de feu son poète de mari qui fut un proche des surréalistes et grand ami de Max Jacob. « Quand Marcel a baptisé la libraire Le pont traversé du nom d’un recueil de contes de Jean Paulhan – en remerciement de l’avoir publié chez Gallimard – ce dernier est venu à l’inauguration avec deux petits gâteaux à la pâte d’amande verte. Un geste poétique et si paulhanien pour dire merci » nous raconte Marie Josée Comte Béalu avec tendresse. Du fait de la proximité avec l’excellente librairie généraliste « La Procure », place Saint-Sulpice, elle garde le cap en ayant recentré l’activité sur l’occasion uniquement pour continuer à défendre les grands classiques et les livres rares. « On n’a pas la science de la petite chose et ce qui est intéressant dans la nouveauté c’est découvrir le prochain Modiano. Pas une mince affaire. Alors on se concentre modestement sur le fonds, les éditions illustrées, les livres liés aux beaux-arts et la poésie bien évidemment » nous explique cette passionnée aux vibrations communicatives. Rencontre atypique et assurément très poétique. Quel est le livre le plus emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur ?w Justement concernant Max Jacob, que nous recommandez-vous de lire? Y a-t-il d’autres poètes que vous souhaiteriez nous faire découvrir ? Une brève de librairie Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy Le pont traversé |
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