DIX !
GHISLAINE BIZOT

hugues facorat
août 2015
-1 p.  12 €
 
 
 
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coup de coeur

coup de coeur – coup de poing

Mon résumé : Le papa d’Eléonore est un farceur. Depuis qu’elle est née ( il y a 8 ans et 347 jours) il adore lui faire des blagues. Mais sa dernière farce ne fait pas rire la petite fille. Alors qu’elle compte jusqu’à dix durant leur partie hebdomadaire de cache-cache, il disparaît. Une disparition inexpliquée et imprévisible…. Mon avis : Comment accepter une disparition quand elle est soudaine, inexpliquée et donc inexplicable ? Comment grandir, se construire sans la présence d’un père ? Il n’y a pas que les garçons qui ont besoin d’un père…. Eléonore en est la preuve ! On voit Eléonore grandir, mais sa croissance est seulement physique, car dans son cœur elle reste la petite fille de 8 ans et 347 jours, celle qui s’en veut de ne pas avoir compté plus vite. Parallèlement à la ritournelle du décompte 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10… les pourquoi et les « et si » tournent en boucle et envahissent la vie de la petite fille qui devient une jeune femme…. Pour moi ce livre c’est l’histoire d’une rencontre. Celle avec Mme Bizot lors d’une réunion à la médiathèque. Sa plume m’avait séduite dans « Mal dans la peau ». Elle fait un coup double avec ce livre que je voulais lire depuis sa sortie. De passage à la médiathèque vendredi soir, avec une demi-heure devant moi, j’ai commencé à le lire, mais sans ma carte d’emprunt je n’ai pu l’emprunter. Heureusement pour moi une séance de dédicace avait lieu, hier à Triel sur Seine. Je n’ai pas résisté à l’ouvrir en rentrant chez moi… et le charme a opéré de nouveau. J’ai été émue par le personnage d’Eléonore. Comment ne pas avoir envie d’aider la petite fille qui espère à chaque claquement de porte, à chaque jour particulier (anniversaire, Noël, fête…) et aussi tous les autres jours, que son père revienne. Une petite fille qui voudrait comprendre, comprendre pourquoi il a choisi de partir, de s’évaporer ? Comment ne pas être touché, par l’Eléonore de 30 ans qui s’est construit une vie semble-t-il épanouie… Une vie partagée entre l’Eléonore qui travaille et la petite fille de 8 ans et 347 qu’elle est restée dans sa tête et son cœur. C’est un magnifique portrait d’une femme dont le cœur s’est arrêté un jour de mai 1990…dont la vie a continué. Une vie sans envie, comme entre parenthèse. C’est aussi un beau portrait de mère que nous dresse Mme Bizot. Une mère démolie mais qui ne critique pas, qui essaye tant bien que mal de vivre, pour sa fille…. Les mots font mouche…. et il laisse de l’espoir… car chaque chenille peut devenir un papillon… Un coup de cœur et un coup au cœur !!!!!!!!!!! Merci Mme Bizot pour ce beau cadeau !!!!!!!!!!!! Citations : « Ne pas prononcer ces mots qui officialiseraient l’absence qui donneraient poids à un état qu’elles ne peuvent admettre. » « Il les a perdues, et pourtant elles n’ont pas quitté la maison depuis dimanche mais elles ne le trouvent plus, comme si elles l’avaient égaré, à moins que lui ne les ait égarées. » « Mais Papa devient de plus en plus Pas … pas. » « Au rythme de l’absence dont Eléonore et sa maman mesurent la prégnance. » « Elle existe mais elle ne vit pas. » « Elles avaient marché côte à côte avec cette grande douleur au-dessus d’elles ou devant elles ou à leurs côtés mais jamais derrière, jamais absente. » « Il n’existe pas de béquilles pour le cœur, pas de fauteuil roulant pour les blessures de l’âme. » « Il lui avait donné ses yeux pour pleurer son absence. » « La mort n’est pas forcément associée à la dépouille charnelle. Tu étais mort puisque l’électrocardiogramme de tes sentiments pour moi était plat. »

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