Avec cette chaleur qui continue de sévir, du moins dans ma région (en bas de la France…), j’ai choisi une lecture rafraîchissante et je suis restée dans un récit d’expédition dans le grand froid.
Cette fois, c’est avec Eric Faye et Christian Garcin que je suis partie avec leur livre à deux voix EN DESCENDANT LES FLEUVES.
Cette expédition nous emmène de Iakoutsk jusqu’à l’extrême-Orient de la Russie. Iakoutsk a d’ailleurs été surnommée La Plus Grande Ville du Monde bâtie sur permafrost, et où les bâtiments sont construits sur pilotis. Il n’y a donc pas plus froid.
Les deux héros nous parlent surtout de leur descente du fleuve Lena, immense car son lit atteint parfois des dizaines de kilomètres.
Dans ce livre, écrit à la première personne, les auteurs se partagent le récit ce qui fait que, bien souvent, on ne sait pas trop qui raconte. Mais cela n’a rien de gênant car leur but est de nous faire participer à leur magnifique périple qui était, pour eux, un vieux rêve enfin accompli.
La particularité du fleuve Lena est qu’il ne comporte aucun pont. On partage avec Eric Faye et Christian Garcin la beauté du paysage, sa sauvagerie, les haltes dans des villages lointains, leur ébahissement devant le soleil de minuit, leur arrivée dans la toundra…
Autant de descriptions toutes plus belles les unes que les autres.
Quand ils arrivent à Tiksi (qui avait longtemps été interdite aux étrangers), sur les bords de l’Océan Glacial Arctique, ils y trouvent une ville à la dérive, post-soviétique. Mais le climat y est doux grâce à la Lena car la taïga se trouve à une latitude plus élevée qu’ailleurs en Sibérie orientale.
Ils rencontrent également le fameux fleuve Amour, exactement face à la Chine.
Ils passent aussi à Birobidjan, première république juive créée en 1929 par Staline (à ce sujet ils ont pas mal de réflexions à faire et vous les trouverez dans des citations).
Et ils arrivent enfin à Vladivostok-la Grise, au bord du Pacifique. Leur déception est grande car ils s’attendaient à un autre spectacle que celui qui les attend. Et ils l’avouent, ils se sont ennuyés dans cette ville qui avait été interdite aux étrangers pendant trente-quatre ans et qui se trouvait, enfin, à leurs pieds.
Si cette expédition nous fait rêver (en tout cas pour moi), j’ai ressenti une pointe de déception de la part des deux écrivains car ils se rendent compte que vivre en Russie n’est pas du tout facile.
Les paysages ont leur beauté mais le peuple russe n’est pas totalement libre de ses pensées à cause des dirigeants politiques.
Mais ce livre qui comporte de nombreuses photos, reste tout de même une belle aventure et l’on apprend que les deux auteurs ont, pour ainsi dire, suivi la trace de Joseph Kessel qui avait débarqué à Vladivostok fin 1918 alors qu’il n’avait que vingt ans.