critique de "Nicolas Eymerich, inquisiteur volume 1", dernier livre de Valerio Evangelisti - onlalu
   
 
 
 
 

Nicolas Eymerich, inquisiteur volume 1
Valerio Evangelisti

Le Livre de Poche
majuscule
octobre 2016
1680 p.  19,90 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
on n'aurait pas dû

« Tous ceux qui ont prétendu modifier les hommes ont toujours fini par les tuer parce qu’ils ne se conformaient pas à leur modèle. »

Cette intégrale rassemble les cinq premiers tomes de la série, à savoir :
1. Nicolas Eymerich, inquisiteur
2. Les Chaînes d’Eymerich
3. Le Corps et le Sang d’Eymerich
4. Le mystère de l’inquisiteur Eymerich
5. Cherudek

Précédemment parus chez Payot & Rivages (à partir de 1998) puis aux éditions La Volte (à partir de 2011), chaque tome est indépendant des autres et présente toujours les mêmes caractéristiques : le héros en est Nicolas Eymerich au XIV° siècle. Inquisiteur ayant réellement existé, il est ici caractérisé par un jeu de paradoxes qui le rendent intriguant (il est rigide et strict tout en entretenant certains doutes qui l’humanisent, fortement imbu de lui-même tout en répugnant aux célébrations, etc.). il se trouve immanquablement confronté à des évènements impossibles (apparitions dans le ciel, êtres mi-animaux mi-hommes, immortalité etc.) et les affronte avec courage – et une bonne dose de manipulation. Toutes les intrigues sont bâties en alternant trois époques : le XIV°, de nos jours, et dans le futur, qui s’entrecroisent, se répondent et se chevauchent. Il est fortement fait usage de cachots, de sombres châteaux boueux et de cavalcades à chevaux. Le tout offre un cycle qui tient à la fois de la SF (voyages dans le temps, eugénisme etc.), de la Fantasy (médiévale), de l’enquête à la Sherlock (anticipation et déductions à partir d’infimes petites choses) et bien sûr du roman historique.
J’ai tenu deux tomes complets et ai pioché dans les trois autres avant de décider d’abandonner, immensément soulagée tant cette lecture tenait de l’épreuve en ce qui me concerne.
Malgré l’appréciable côté SF, la sécheresse du style ne m’a pas permis de véritablement entrer dans ces aventures; aucun personnage n’est attachant ni même intéressant, ils n’existent que par leur rôle au moment T, sans être jamais dotés d’un contexte ou d’une réelle personnalité (sauf Eymerich, mais je n’ai jamais pu dépasser mon antipathie immédiate en ce qui le concerne); la résolution des intrigues est pataude et fait toujours appel à des révélations tierces qui tombent comme un cheveu sur la soupe (du genre, « je vais tout vous avouer puisque vous allez mourir » ‹oh mince ! maintenant vous savez tout ! »; les parties consacrées au XIV° sont trop importantes par rapport aux deux autres – à mon goût – et là encore il n’y a pas suffisamment de mise en contexte, ce qui fait que si on n’est pas fortiche en Histoire on a du mal à se repérer dans la période, qui règne, pourquoi, le rôle de la religion etc.
Bref, une série absolument pas pour moi.

partagez cette critique
partage par email