Catherine GUEGUEN est pédiatre à l’Institut hospitalier franco-britannique Levallois-Perret. Elle est spécialisée dans le soutien à la parentalité, formée en communication non-violente et anime des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs, sages-femmes sur l’aide et le soutien à apporter aux parents.
Dans le présent ouvrage, elle nous parle des découvertes récentes des neurosciences affectives, c’est à dire de l’impact immédiat du climat affectif sur la construction du cerveau de l’enfant.
Après avoir décrit dans la première partie de cet ouvrage, de façon très claire et compréhensible pour tout un chacun, le fonctionnement du cerveau de l’enfant et son développement, Catherine GUEGUEN développe les conséquences chimiques des relations que l’enfant entretient avec ses parents ou tout autre adulte de son entourage (crèche, école, animateur club sportif ou autres).
Elle nous explique le rôle des émotions dans le développement du cortex préfrontal, du cortex orbitol frontal ( « qui joue un rôle essentiel dans nos capacités d’affection, d’empathie dans la régulation de nos émotions ainsi que dans le développement de notre sens moral et de notre aptitude à prendre des décisions, toutes facultés participant aux relations avec autrui »).
Elle met en exergue le rôle des hormones qui sont produites par nos émotions positives ou négatives telles que l’ocytocyne et le cortisol.
Elle nous met en garde contre les répercussions négatives immédiates d’une éducation qui n’est pas basée sur l’empathie, la bienveillance, pouvant avoir des effets délétères et parfois irréversibles et pouvant même compromettre significativement la vie sociale de l’enfant.
« L’être humain est avant tout un être social, un être d’interactions dont la survie et le bien-être sont intimement liés aux autres. Un cerveau isolé n’a pas de sens, car l’être humain n’existe que dans l’échange incessant avec son environnement social. Les phénomènes biologiques influencent les relations sociales et, à leur tour, les événements sociaux ont une incidence sur la biologie et le cerveau de la personne. L’ambiance dans laquelle vit l’enfant, la conduite de son entourage seront déterminantes pour sa vie future. Les premières années de sa vie, de la conception jusqu’à 6-7 ans, sont de véritables fondations sur lesquelles s’enracine tout existence humaine. Les expériences relationnelles que l’enfant vivra durant ces premières années seront décisives. »
Catherine GUEGUEN ose également dénoncer la Violence Educative Ordinaire que sont les paroles blessantes, humiliantes, méprisantes des parents. Leurs conséquences : répercussions néfastes sur le cerveau des enfants, altération du fonctionnement de circuits neuronaux et de zones participant à la compréhension du langage ; somatisations, troubles anxieux, dissociatifs et dépressions.
» D’autres études montrent encore que les paroles blessantes ont des conséquences potentiellement tout aussi graves que la maltraitance physique et induisent des risques de délinquance, d’agressivité importante, développement de troubles de la personnalité : personnalités borderline, narcissique, compulsive et paranoïaque. »
Cet ouvrage passionnant devrait être lu et étudié par toutes personnes travaillant au contact d’enfants : « Promouvoir la parentalité positive, apprendre, cultiver l’échange empathique à l’école, en famille, serait très bénéfique aussi bien pour les professeurs, les parents que pour les enfants et pacifierait le climat dans les classes et à la maison ».