Sophie Divry a publié quatre romans, aussi différents les uns des autres qu’il est possible. De toute évidence, c’est quelqu’un qui s’interroge sur le roman, qui est dans une recherche, et elle postule que le lecteur « ordinaire » sera lui aussi stimulé par un peu de réflexion sur le roman. Elle a évidemment absolument raison et explique d’ailleurs très bien pourquoi théoriser ne devrait pas être un domaine réservé aux universitaires; quoi que l’on fasse (écrire ou lire en l’occurrence), comprendre nos choix ou nos préférences est formidablement enrichissant. C’est un essai qui aborde de nombreux aspects de la mécanique d’un roman (le style, les métaphores, le temps, l’histoire, la ponctuation, etc.) – et c’est passionnant -, mais c’est surtout un texte vivant qui associe son lecteur à son cheminement sans jamais se poser en instance supérieure, ce qui est rarissime.
Gustave Mahler : « La tradition, c’est nourrir les flammes, non pas vénérer les cendres. »