Ce livre n’est pas un roman, ni un récit mais un dialogue imaginaire, très poétique, entre une fille et son père.
Le père a quitté la Kabylie pour participer à la reconstruction de la France. Il n’en a jamais eu la moindre reconnaissance.
La fille est née en France, n’a jamais vécu dans le pays de ses parents. Elle se sent tiraillée entre les deux rives de la Méditerranée : la langue maternelle qu’elle ne connaît presque plus, la pudeur, tous les non dits des parents soumis aux silences imposés par la culture dans laquelle ils ont été élevés, même si ce silence est plus que douloureux.
» funambule
sur un fil tendu
entre mes origines maghrébines
et mon pays que je nomme en secret
la France
ma langue maternelle
la chair intime et tendre du langage
que j’écoute désormais
comme un texte inédit »
La valise dans la tête, c’est celle que le père a gardé dans la sienne : c’est l’espoir de se dire qu’un jour il y aura un retour, que cet exil n’est pas définitif ; même si les années passant il se rend compte qu’il est un étranger des deux côtés de la Méditerranée et que bientôt se posera la question : faut-il reposer dans le pays de ses enfants ou dans celui de ses ancêtres ?
Ce recueil poétique m’a touchée par la force des mots. Tout est exprimé de façon concise et percutante.