C’est parce que V.Despentes est maintenant juré de l’Académie Goncourt, qu’enfin, je me suis décidée à faire connaissance de V.Subutex. J’ai donc lu les 2 premiers tomes à la suite et en Livre de Poche.
J’avoue avoir été subjuguée par cette écriture, même si elle est particulièrement trash.
Plus que Houellebecq, avec qui elle partage pas mal d ‘affinités.
J’y ai vu une cartographie sociale de la France contemporaine , enfin d’une certaine France.
On y trouve de nombreux personnages, tous transsexuels , drogués, faussement gais , donc tristes, ratés et revanchards. Tout ce monde est attiré par Vernon Subutex, ancien disquaire qui a entrepris une longue descente qui l’amènera , à la fin du second tome, et après une vague carrière de DJ , à devenir une sorte de gourou mystique pour paumés.
On y rencontre Aïcha aussi, une jeune musulmane pratiquante qui voudrait venger sa mère , une actrice porno du nom de Vodka Satana, probablement assassinée par un producteur de cinéma…
Je n’ai pas trouvé ces textes dérangeants, la vie personnelle de V.Despentes, telle qu’elle la raconte elle même ne pouvait que resurgir de cette manière.
D’autre part, l’ approche politique peut faire frissonner les bobos, elle me semble aller de soi avec le personnage romanesque, peut être quand même un peu embourgeoisée qu’est devenue l’auteur.
Je lirai le troisième tome, en Poche, car, si j’en crois les gazettes, il touche au problème des migrants, et ce sujet traité par V Despentes doit décoiffer pour le meilleur ou pour le pire.
En tous cas, je reconnais le talent de l’auteur, et son énergie féroce.