Une préface qui commence par : « Merci d’avoir pris cette bande dessinée. Que vous l’ayez achetée ou empruntée à quelqu’un, merci de me donner l’opportunité de partager mes histoires. » et une 4° de couv qui cite Neil Gaiman (« …l’une de mes BD préférées »), ça donnait forcément envie, mais je ne m’attendais pas à une qualité aussi grande. « Elmer » est une super BD, qui allie – et c’est rare – la forme et le fond. L’intrigue est dingue (au sens inouïe), profonde, emplie de signifiance et pourtant très simple : il s’est produit un phénomène non expliqué, et soudainement les poulets sont devenus humains. Ils parlent, écrivent, pensent, agissent en complète harmonie avec les hommes. Dans cette société mi-hommes mi-poulets, l’équilibre n’est pourtant pas atteint (source de parallèles historiques effrayants) et des deux côtés, certains ont beaucoup de mal à accepter le nouvel ordre des choses. Jake, fils de poulets ayant vécu les premiers temps du changement, remonte le fil du jour où tout a changé jusqu’à nos jours très contemporains, en narrant avec sensibilité une histoire familiale émouvante. Le dessin est assez fabuleux, d’une précision et d’une richesse infinies. Une BD dans laquelle on plonge et qui enchante par sa subtilité !