La rédaction l'a lu
Retour vers le futurThérèse et Marie-Colombe sont ados dans les années 1950, comme Emma et Louise pourraient l’être aujourd’hui, sauf que Thérèse ne connaît pas encore l’existence de la pilule contraceptive et qu’elle devra attendre 1965 pour exercer une activité professionnelle sans l’autorisation de son mari. Une autre idée de la femme. Avec ces « Filles des oiseaux », Florence Cestac replonge dans sa jeunesse pour en tirer une fiction autobiographique. Le choix de l’internat se révèle salutaire pour la jeune Thérèse. Après la fuite devant la bêtise paternelle, la rencontre avec Marie-Colombe de Neuilly lui ouvre de nouveaux horizons. La grande bourgeoisie parisienne côtoie la paysannerie normande pour un bonheur réciproque. L’ingénue Thérèse découvre la capitale, le 300 m2 avec Maria la servante tandis que Marie-Colombe remarque un cadre champêtre doublé d’un intérieur à l’état naturel. Elle y croise Jean-Michel, le frère de Thérèse avec lequel elle oublie de façon passagère un futur planifié par ses parents. L’épisode au cours duquel Marie-Colombe apprend l’assassinat de JFK, outre le fait de dater l’histoire, révèle avec pertinence les différences culturelles à cette époque. La paysanne, une princesse, un amoureux, le brassage social davantage que la lutte des classes, solidarité féminine oblige, sont les ingrédients de ce nouvel opus dessiné avec ces gros nez si caractéristiques du style Cestac. L’autre personnage, omniprésent, est le seigneur tout-puissant, invisible, cela va de soi. Ce témoignage de l’une des pionnières de la bande dessinée adulte illustre en partie l’arrivée massive des baby-boomers dans la France des années 60. Ce tome 1 préfigure la période avant les événements de mai 1968, le ressort avant la détente ? Florence Cestac sera l’invité d’honneur du prochain SoBD, du 2 au 4 décembre 2016 à Paris. |
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