Kongo (avec le K de l’orthographe de l’époque), c’est la biographie, légèrement romancée, de Joseph Conrad sur une année (1890-1891) de son existence, celle où il s’engage comme commandant d’un vapeur d’eau douce, pour remonter le fleuve Congo. Un rêve d’enfance qui se transforme vite en cauchemar. En effet, le futur écrivain va très rapidement découvrir la violence et la mauvaise foi des colons, « des cupides sans audace, des cruels sans courage qui arrachent les richesses des entrailles du pays » (d’abord l’ivoire, puis le caoutchouc et les diamants). Tiraillé entre sa mission première et ce qu’il voit, Conrad se confie à sa tante dans les lettres qu’il lui envoie : « Tout m’est antipathique ici. Les hommes et les choses. »
Ce récit de Christian Perrissin, illustré par le Genevois Tom Tirabosco, est un magnifique album de presque deux cents pages. Une belle réussite à découvrir vite, très vite.