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coup de coeur
Entre Kouign-Amann et mosquéeEntre eux, cela n’a jamais été simple. Clémentine, la Bretonne et Abdel, le Syrien se sont rencontrés alors qu’il était venu étudier l’Histoire à la Sorbonne. Ils tombent amoureux, se marient, et trois enfants plus tard (Riad est l’aîné), leurs chemins se sont éloignés, leur amour s’est évaporé, la guerre est déclarée. Dans les volumes précédents, Riad Sattouf racontait son enfance en Lybie, puis en Syrie, où ses longs cheveux blonds en font la risée du quartier. Dans ce quatrième volume, son père est parti enseigner en Arabie Saoudite, et ils ont suivi leur mère rentrée en Bretagne auprès de ses parents. L’adolescence approche à grands pas, les cheveux de Riad ont foncé, ils ont crêpé, et l’empêchent cette fois de complètement s’intégrer en France. Heureusement, il y a le dessin, sa passion. Déjà. Abdel téléphone régulièrement à sa famille, il débarque même parfois de manière impromptue pour les vacances. Mais il est peu à peu rattrapé par la religion. Lui qui était libéral, ne mange dorénavant plus de porc, ne boit plus une goutte d’alcool, il prie à heures fixes. Il est surtout devenu raciste, antisémite, n’a plus aucun filtre et proclame des horreurs sans honte. Il trouve bien sûr sa femme trop libre et la soupçonne des pires turpitudes… Ce gros livre de près de 300 pages est probablement le plus triste et le plus réussi de la série. Une sorte de point d’orgue. On perçoit l’insécurité et le mal-être de ce garçon qui ne se sent à sa place nulle part. D’un côté, son grand-père, une sorte d’obsédé sexuel vieillissant, le pousse à regarder les filles, terrifié à l’idée qu’il devienne homosexuel. De l’autre, son père lui recommande de se méfier des femmes… Celui-ci lui manque mais, lucide, Riad voit bien ses dérives et ses délires. A la dernière page, il nous laisse suspendus dans le vide à la suite de ce qu’il appelle « le coup d’état » de son père… et impatients de lire le cinquième tome.
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L’adolescence
Quel bonheur de retrouver « L’arabe du futur 4 » , un tome bien plus gros que les précédents. Dans cette série, Riad Sattouf nous raconte son enfance. Issu d’un mariage mixte; une mère française, un père syrien, avec ses deux frères Yahya et Fadi. Dans cet album, Riad a 10 ans, nous sommes en 1988. On découvrira l’adolescence car il se termine en 1992. Après avoir passé cinq années en Syrie, Abdel son père compte accepter un poste de maître de conférence en Arabie Saoudite. Il est hors de question pour sa maman d’aller vivre là bas, retour en France, en Bretagne au cap Frehel. La famille s’éclate peu à peu. Abdel lors de ses passages en France se montre de plus en plus remonté contre les juifs, il en voit partout, il devient raciste. Riad perd ses notions d’arabe, son père Abdel, celles de français, il ne le pratique plus et lorsqu’il rentre il le baragouine plus que le parler. Il a fait son pèlerinage à La Mecque et la religion prend une place de plus en plus grande, il devient fanatique, voire intégriste. Saddam Hussein a pris le pouvoir, a envahi le Koweit, puis il sera vaincu ce qui anéantira Abdel. Son regard sur les femmes changera également. Riad lui devient adolescent, il devra s’adapter au collège en France, il change de look en se coupant les cheveux, il est partagé entre ses deux cultures. Heureusement qu’il y a autant d’humour dans les dessins car la situation n’est pas simple entre ses parents et Riad nous expose son point de vue avec son regard d’ado. Hâte à chaque fois de connaître la suite. Excellent roman graphique. Ma note : 9/10 Les jolies phrases Dieu c’est le père Noël des adultes. Il existe pas mais ça fait du bien d’y croire, ça fait rêver c’est tout. C’est la vie, c’est comme ça, faut s’y faire, y a des gentils et des ordures , surtout des ordures en fait, mais l’humain est comme ça. REtrouvez Nathalie sur son blog |
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