Sélectionnée par le prix Polar SNCF, « La Loterie » est l’adaptation, par son petit-fils, d’une nouvelle de Shirley Jackson. L’auteure de « Nous avons toujours habité le château », de « Maison hantée », avait défrayé la chronique lors de la publication de ce texte en 1948 ! Célébrée par Stephen King himself, Shirley n’avait pas son pareil pour rendre compte d’ambiances étranges, fantastiques, inquiétantes même.
Miles Hyman, quant à lui, s’est illustré en travaillant aux adaptations du « Dahlia Noir » de James Ellroy ou de « Nuit de fure » de Jim Thomson. Avec le texte de sa grand-mère, il se régale : de nombreuses pages sans texte, sans dialogue aucun, et des cases aux couleurs tamisées faisant penser à Norman Rockwell pour ses personnages cadrés « plan américain ». La lumière est envoûtante, répondant aux scènes où l’ombre domine, recouvrant parfois d’un voile un peu opaque quelques tableaux.
L’histoire : un village de la Nouvelle-Angleterre se prépare pour la loterie annuelle. Tout le monde s’affaire en attendant le tirage au sort qui réunit tous les habitants. Les gamins jouent, les femmes cuisinent ou se préparent, l’ambiance oscille entre fête agricole bon enfant, et quelque chose d’un peu plus tendu, des crispations s’observent sur les visages des villageois. Puis arrive le moment du tirage au sort…
Une adaptation graphique formidable, fidèle au texte, qui donne envie de redécouvrir l’univers de Shirley Jackson.