Constance, tout juste sortie du couvent, débarque à Paris en mai 1869 pour retrouver son fils, qu’elle a dû abandonner quelques années plus tôt. Sur son chemin elle va rencontrer Darius, parfait petit gavroche au grand cœur et André Gill, le célèbre caricaturiste du journal l’Eclipse. Malgré tous les efforts de ses amis, Constance court à sa perte en échafaudant un plan pour revoir son enfant. La place de la femme et surtout des filles mères au 19ème siècle lui laisse peu de marge de manœuvre et pourtant, Constance est prête à tout pour récupérer son garçon. De magnifiques illustrations pour cet album, qui ne manque pas de rendre hommage dans nombreux dessins aux Impressionnistes : on retrouve par exemple lors d’une ballade dans Paris, l’illustration parfaite d’un tableau de Caillebotte (Le Pont de l’Europe). Lorsque qu’André Gill est à la fenêtre on pense encore à Caillebotte et à son oeuvre « Jeune homme à la fenêtre ». L’illustration au jardin du Luxembourg rappel « la réunion de famille » de Bazille ou « Portraits à la campagne » de Caillebotte. Le logement d’André Gill est le portrait craché du tableau de Bazille « L’atelier de la rue la Condamine ». Lors des réunions amicales d’André on rencontre Zola, en pleine écriture de ses Rougon-Macquart, accompagné de Cézanne (la dispute causée par l’ouvrage « l’oeuvre » n’a pas encore eu lieu) et Manet dont le Déjeuner sur l’herbe l’a déjà rendu célèbre, en tout cas par le scandale puisque son talent n’est pas encore reconnu. Un délice pour les amoureux du 19ème et des Impressionnistes avec des illustrations magnifiques, une histoire à laquelle on adhère tout de suite même si on regrette la précipitation dans la fin de l’ouvrage. Quelques pages en plus pour le dénouement n’auraient pas été de refus. Un album à avoir absolument dans sa bibliothèque !!!